
En 843, le traité de Verdun fonde le royaume franc oriental (Germanie) : les prémices du saint empire romain germanique (Germanie, Italie, Bourgogne et Sicile), dont le premier empereur (Otton Ier) est couronné à Rome en 962. Son pouvoir se veut théocratique. Progressivement les principales forces politiques de l’empire deviennent les villes et les états territoriaux allemands (Staaten). Si bien qu’à la mort de l’empereur Frédéric II (1250) l’idée d’un empire universel semble s’effondrer. À partir du XVe siècle, l’émergence de la dynastie des Habsbourgs redonne une certaine aura à la dignité impériale, mais dans les faits, les structures politiques de l’empire demeurent faibles. Les villes et les états territoriaux restent des acteurs majeurs en Allemagne. À l’instar d'Hambourg et Brême, les villes allemandes affirment leur volonté d’expansion économique et leur influence politique en concluant des alliances, dont la plus célèbre est celle de la Hanse.
En route pour une petite leçon d'histoire afin de mieux profiter de votre voyage en Allemagne !
En 1517, à Wittenberg, les 95 thèses du moine Martin Luther marquent le début de la Réforme avec d’importantes répercussions politiques pour aboutir en 1555 à la paix d’Augsbourg qui admet le principe du cujus regio, ejus religio (« à tel pouvoir, telle confession ») : la reconnaissance du protestantisme par les états territoriaux.
Dès lors, leur pouvoir s’amplifie avec la création de l’union des protestants et de la Ligue catholique qui conduisent à la guerre de Trente Ans (1618-1648) qui devient, par le jeu des alliances, un conflit européen. À l’issue de la guerre, la Prusse émerge comme un acteur allemand primordial face aux Habsbourgs d’Autriche.
Au XIXe siècle l’occupation napoléonienne, qui s’étend jusqu’à l’Elbe, contribue à créer une défiance envers la France et développe un sentiment national allemand incarné par deux courants intellectuels, celui favorable aux idées révolutionnaires de 1789 mais critique envers la Terreur (Fichte), et celui des romantiques (Novalis, Schlegel) opposés au rationalisme des Lumières et qui considèrent la nation comme un organisme vivant divisé en Stände (ordres).
La chute de Napoléon (Congrès de Vienne, 1815) octroie à la Prusse d’importantes concessions territoriales (Rhénanie, Westphalie). En juillet 1866, la victoire prussienne de Sadowa contre l’Autriche permet au chancelier Bismarck d’œuvrer à l’unité allemande en organisant la Confédération du Nord. En septembre 1870, la victoire prussienne contre la France (Sedan) parachève l’unité allemande : l’empire est proclamé en janvier 1871.
En 1890, l’empereur Guillaume II lance la Weiltpolitik : impérialisme et nationalisme s’emparent de Berlin. En juillet 1914, la première guerre mondiale éclate. Le 9 novembre 1918 Guillaume II abdique, le 11 novembre l’armistice est signée, le Traité de Versailles consacre la défaite du Reich (juin 1919) et la République de Weimar est proclamée. Mais la faiblesse des institutions, la crise de 1929, l’inflation et la montée du nationalisme allemand créent une démocratie à la dérive.
En janvier 1933, Hitler devient chancelier et met l’Allemagne et l’Europe au pas : en septembre 1939, la Seconde Guerre mondiale éclate. Le IIIe Reich capitule le 8 mai 1945 : l’Allemagne n’est plus qu’un champ de ruines, la libération des camps révèle au monde la politique d’extermination et de répression nazie. Le pays est divisé en zones d’occupation. Le 23 mai 1949 est créée la RFA et le 7 octobre la RDA. Le 13 août 1961 à Berlin, un mur est érigé pour séparer la ville en deux.
Dans les années 1970, le chancelier Willy Brandt lance l’Ostpolitik, qui aboutit à une reconnaissance mutuelle entre la RFA et la RDA (Traité fondamental, 1972). Suite à la politique de Mikhäel Gorgatchev en URSS, le mur de Berlin tombe le 10 novembre 1989.
Dès lors, le chancelier Helmut Kohl lance la réunification allemande et le 3 octobre 1990, le Parlement à Berlin ratifie le traité de réunification. Les difficultés économiques ont conduit le chancelier Gerhard Schröder a mettre en œuvre de profondes réformes afin d’assainir les finances du pays.
Suite aux élections régionales de 2005, Angela Merkel devient chancelière allemande, la première femme à occuper ce poste. Elle est à la tête d’un gouvernement de grande coalition et sera reconduite à son poste en 2009 et 2013. Aujourd’hui, l’économie allemande occupe la quatrième place mondiale depuis 2007 et la troisième pour le commerce extérieur grâce à ses produits haut de gamme.