De par le dynamisme de ses habitants, Gurjaani a réussi en quelques décennies à supplanter démographiquement et économiquement la capitale de la Kakhétie, Telavi. De l'opinion des Tbilissiens, Gurjaani est la patrie des plus typiques Kakhétiens : cœur fier, tempérament sanguin et ténébreux, goût du vin, du chant, de l'amitié et respects des hommes aux "gros ventres virils" (katsuri katsis).
Si vous êtes invité(e) à une table locale, vous avez de bonnes chances d'expérimenter à Gurjaani votre Supra la plus pittoresque. Ces banquets gargantuesques, rythmés par des toasts où le verre de vin se boit cul-sec et par des chants polyphoniques kakhétiens, vous saisissent l'âme là où vous ne l'attendez pas. J'en atteste, car j'ai eu la chance de vivre Gurjaani dans ce contexte, au moment des vendanges qui plus est.
Celui qui ne trouvera pas le moyen d'atterrir à une Supra trouvera sans doute moins d'intérêt à Gurjaani. Si les vues sur le Grand Caucase sont belles comme partout en Kakhétie, la ville n'a que peu de charme et peu pour retenir l'attention du passant. Peu si ce n'est l'âme de ses habitants.