
À l’instar de la Martinique, de la Guyane et de la Réunion, la Guadeloupe devient en 1946 un département français d’outre-mer. En 1982, les Antilles françaises obtiennent le statut de région monodépartementale (à la fois région et département). En 1999, Guadeloupe, Martinique et Guyane signent la déclaration de Basse-Terre pour une plus grande autonomie interne.
Mais le référendum organisé en décembre 2003 pour doter la Guadeloupe et la Martinique d’une collectivité unique est un échec par crainte d’un potentiel risque « d’abandon » de la Guadeloupe par Paris et des investissements publics. Aujourd’hui, l’économie et la société guadeloupéenne restent encore fragiles.
En Guadeloupe l’environnement est une donnée majeure. Cyclones, tempêtes tropicales, séismes, éruptions volcaniques se rappellent de temps en temps au bon souvenir des habitants.
Avec une intensité de 6,3 sur l’échelle de Richter, le séisme de 2004 a particulièrement été ressentie aux Saintes avec un mort à Trois-Rivières (Basse-Terre), des dizaines d’habitations détruites ou fissurées et des routes impraticables. Un autre séisme a frappé la Guadeloupe et les Antilles en 2007, d’intensité 7,3. Mais cette fois-ci, c’est surtout la Martinique qui en a le plus souffert.
En 2007, le cyclone Dean est à l’origine de dégâts considérables en Guadeloupe, dont des glissements de terrain.
La Soufrière, quant à elle, est pour l’instant « une veille dame endormie », avec laquelle les Guadeloupéens ont appris à vivre.
Les revendications sociales sont un autre défi pour la Guadeloupe. La cherté de la vie a été à l’origine en 2009 d’un vaste mouvement du LKP (« Collectif contre l’exploitation outrancière »).
De janvier à mars 2009, manifestations et grèves se succèdent. Les revendications portent sur une hausse du pouvoir d’achat. La grande distribution est accusée de prendre la population en otage ; de même que les grandes familles locales qui tiennent les réseaux du commerce antillais. De nouvelles questions sont posées : pourquoi ne pas commercer plus souvent avec les îles caribéennes, les États sud-américains, voire même les États-Unis ? Des revendications indépendantistes se font entendre chez certains, alors que la majorité des Guadeloupéens est contre.
Le protocole d’accord du 4 mars, qui met fin à la grève et l’accord du 27 février sur les rémunérations concèdent une hausse des bas salaires de 200 euros par mois, une revalorisation du SMIC horaire, une diminution des prix pour les produits de première nécessités, les produits bancaires et le carburant. Mais encore aujourd’hui, la contestation reste vivace car les prix sont toujours élevés. En outre, la grève de 2009 a eu un important impact sur le secteur touristique (baisse de la fréquentation et licenciements).
Aujourd’hui, la Guadeloupe fait face à une profonde crise structurelle : fragilité de agriculture (secteur cannier et bananier en crise) et dépendance économique vis-à-vis de l’Hexagone. L’économie guadeloupéenne connaît une certaine mutation avec l’essor des nouvelles technologies (projet de « Guadeloupe numérique ») et des énergies renouvelables ; mais des problèmes subsistent, par exemple les énergies renouvelables ne couvrent que 12% des besoins en électricité et le tarif d’abonnement à Internet est onéreux pour beaucoup.
Le tourisme reste donc un secteur majeur avec près de 400 000 touristes venus séjourner en Guadeloupe en 2010 et une vogue des croisières.
Depuis 2003, un Comité du Tourisme des îles de Guadeloupe (CTIG) œuvre pour améliorer l’attractivité de l’île, avec une charte de qualité pour les hôteliers. L’offre d’hébergement se diversifie : les locations dans les gîtes sont en expansion avec un essor de l’écotourisme, voire du tourisme culturel en Guadeloupe, favorisé par le Mémorial ACTe de Pointe-à-Pitre (2015) : centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage.