J’ai effectué mes premiers pas dans Tel Aviv un soir de juin juste après avoir atterri à l’aéroport Ben-Gourion. J’avais réservé une chambre dans un hôtel de la rue Allenby, l’une des artères principales de la ville, parsemée de bars-restaurants et très fréquentée par toute la jeunesse.
Je le savais avant d’arriver : Tel Aviv, pour autant qu’elle soit la capitale économique du pays, est sans doute d’abord une ville de plaisirs et d’insouciance. Je n’ai pas évidemment pas parcouru les 14 km de plages sur lesquelles le soleil darde ses rayons 300 jours par an, mais je me suis accordé une petite balade, depuis le port jusqu’à Jaffa, la vieille cité, en longeant une à une les plages principales (dont celle réservée aux juifs orthodoxes et qui est protégée par des palissades).
Je l’avais aussi appris en feuilletant rapidement un exemplaire du Lonely Planet : construite il y a un siècle par les premiers colons juifs, Tel Aviv n’est pas vraiment de ces villes où l’on vient admirer des synagogues millénaires et les églises des premiers temps du christianisme.
Il y a pourtant Jaffa, que j’ai mentionnée plus haut et qui doit figurer en haut de votre liste de visites pour un séjour, même très court, à Tel Aviv. Avec ses vieilles rues, ses édifices ottomans et sa Tour de l’horloge, sans doute le monument emblématique, elle offre un contraste saisissant avec les immenses (et très laids) édifices du front de mer.
Il y a également, dans le centre-ville, les maisons de style Bauhaus qui alignent de façon imperturbable leurs façades blanches et dénudées et leurs angles courbes. C’est à ce titre que Tel Aviv a été inscrite au patrimoine mondial de l’humanité. Je n’en ai été que plus surpris de constater l’état d’abandon de ces édifices.
Mon programme de voyage en Israël étant assez serré, je ne suis resté que deux jours dans la « Ville blanche ». J’ai consacré les dernières heures à faire quelques emplettes au marché du Carmel, qui baigne dans une atmosphère très populaire.
Tel Aviv fait partie de ces villes qui ne laissent pas indifférent. Elle est soit adulée soit détestée et j’avoue que sa découverte n’est pas facile. De fait, la plupart des voyageurs limitent leur visite au front de mer et ses rues adjacentes voire, pour les plus courageux, à Jaffa. Cela peut se comprendre. Lorsque l'on voyage en Israël pour la première fois et que l’on dispose de peu de temps, il est difficile d’y rester plus de deux jours.
Pourtant, la ville a bien plus à offrir mais cela suppose de ne pas nous limiter à nos critères habituels (bâtiments anciens, musées, sites historiques etc.). En effet, Tel Aviv c’est avant tout une atmosphère dont il faut s’imprégner et à laquelle on accède en arpentant ses rues à la découverte d’immeubles de style Bauhaus, en se prélassant à la terrasse d’un café, en allant écouter les percussionnistes improviser un concert sur la plage du Dolphinarium. Bref, en prenant tout simplement le temps de vivre.
Ville hédoniste, Tel-Aviv ne se laissera découvrir que si vous arrivez à lâcher un peu prise.