
Qui n'a jamais entendu parler des mangas ? Ces bandes dessinées japonaises, qui se lisent de droite à gauche, que l'on voit dans les mains de la plupart des Japonais, jeunes ou moins jeunes, aux personnages au dessin si caractéristique. Un voyage au Japon sans lire un manga ? Impensable !
Alors qu'ils sont en Occident, comme les bandes dessinées, vendus sous forme de tomes, ils sortent d'abord au Japon dans des magazines de prépublication. Chaque maison d'édition a son magazine, hebdomadaire ou mensuel, dans lequel sort à l'occasion de chaque numéro un nouveau chapitre de 19 pages de chacune des séries qu'il publie (une quinzaine en général). Ces magazines sont ensuite vendus dans tous les kiosques pour environ 2 euros (pour 300 pages de lecture donc).
A titre indicatif, le Weekly Shonen Jump vend environ 3 millions de copies par semaine, et sa série la plus populaire, One Piece, s'est déjà vendue à 270 millions d'exemplaires !
Les mangas se lisent de droite à gauche et de haut en bas, et si beaucoup d’œuvres connues s'adressent à des adolescents (Dragon Ball, One Piece, Naruto), les sujets traités et les publics concernés sont extrêmement larges. Des mangas classiques d'action (shonen) aux mangas à l'eau de rose (shojo), en passant les mangas pour public adulte (seinen), il y en a vraiment pour tous les goûts.
Dans ce dernier registre en particulier, on peut trouver un éventail assez large, des œuvres de Jiro Taniguchi (Quartier lointain) à celles de Naoki Urazawa (dont les droits du polar Monster ont été achetés récemment par HBO pour une adaptation), en passant par l'improbable Legend of Koizumi. Ce dernier raconte l'histoire du premier ministre Junichirô Koizumi (premier ministre japonais de 2001 à 2006), dans un monde où les relations diplomatiques sont régies par l’habilité au mah-jong des dirigeants. Il y défie les hommes les plus puissants de la planète (la famille Bush, Kim-Jong Il, Vladimir Poutine...) pour assurer l'avenir du Japon, puis du monde lorsque les nazis reviennent sur terre pour la conquérir. Outre le grand n'importe quoi scénaristique, cette série politico-comico-mahjongesque montre combien les thèmes abordés peuvent varier, le public suivant toujours dès lors que l'histoire est intéressante. Pour la petite histoire, Legend of Koizumi sort dans un magazine de prépublication uniquement réservé aux mangas Mah-jong, et se vend à pas moins de 160 000 exemplaires le tome !
A quand une BD sur François Hollande qui va sauver le monde en jouant au tarot ?