
Madagascar a subi une longue période de troubles politiques entre partisans de l’ancien président Marc Ravalomanana et du président de la « Haute Autorité de Transition » Andry Rajoelina. Ce dernier étant probablement le premier à être passé de disc-jockey à président d’une république. Ce n’est pas rien quand même…
Cette période s’est achevée il y a peu avec l’élection de Hery Rajaonarimampianina (je passe toujours de bons moments à tenter de prononcer les noms de famille malgaches) qui a pris ses fonctions le 25 janvier 2014. La pauvreté du pays ainsi que son instabilité politique ont malheureusement favorisé le développement de la corruption et du clientélisme. Les exportations illicites de bois de rose -pourtant protégé-, de pierres précieuses, etc., dans des affaires où sont souvent impliqués de hauts fonctionnaires plombent l’économie du pays. J’espère pour ma part de tout cœur que cette élection changera le quotidien des Malgaches, souvent très éloigné des préoccupations politiciennes de la capitale…
Mais la situation politique du pays n’a que peu d’impact sur la vie quotidienne des voyageurs qui visitent Madagascar, les quelques affrontements lors des troubles politiques passés n’ont jamais visé les étrangers, les Malgaches sachant très bien faire la part des choses. Madagascar est donc un pays dans lequel il est possible de voyager sans difficultés particulières. En quasiment un an sur place à sillonner le pays dans tous les sens, la plus grosse « galère » que j’ai eu est sûrement les 6 heures d’attente dans le taxi-brousse, dans les environs de Mahajanga, le temps que les ouvriers construisent un pont pour traverser une rivière…
A cause de l’urgence de la conservation des forêts face à une déforestation galopante, la priorité est aujourd’hui donnée à des politiques de développement liées à des stratégies de préservation de la biodiversité.
Plus clairement, cela signifie que de plus en plus de projets sont menés pour lier protection de l’environnement et développement local. Le voyage découverte prend toute sa place dans ce type de projet, par exemple à travers la mise en place d’aires protégées et de parcs nationaux, ayant vocation à créer de l’emploi pour les populations locales et à protéger les ressources naturelles. Lors de mes travaux à Madagascar, j’ai pu me rendre compte à quel point le tourisme peut avoir un impact pour les habitants. Un projet touristique bien mené, en concertation avec les habitants, peut réellement avoir un impact positif sur l’économie locale et la protection de l’environnement. A contrario, un hôtel de 5 étages sur le littoral est beaucoup moins pertinent…
Du fait de sa richesse en terme d’espèces, de paysages et de cultures, Madagascar est aujourd’hui tournée vers un tourisme de nature, ou tourisme vert. Les motivations principales des voyageurs se rendant sur l’île (moi y compris !) sont l’observation de la faune et la flore uniques, ainsi que la découverte de la culture malgache. Le terme d’écotourisme prend ici tout son sens et de plus en plus d’initiatives publiques et privées vont dans cette direction.
Personnellement, je n’imagine pas un voyage à Madagascar sans aller observer des lémuriens dans leur milieu naturel, sans faire la chasse –sans victimes !- aux orchidées dans les forêts ou encore sans me balader dans un village aux côtés d’un guide qui m’explique la vie quotidienne des habitants.