
La Nouvelle-Calédonie m'a émerveillée à chaque instant, mais c'est aussi un pays complexe qui vit un moment clé de son histoire.
La Nouvelle-Calédonie est empreinte de diversités depuis les bases de sa fondation. Aux populations locales, sont venues s’ajouter au XIXe siècle des «bagnards» envoyés de France pour purger leur peine. Certains y sont restés pour s’établir, ce sont les Calédoniens. Depuis, beaucoup de métropolitains y ont élu domicile, à ceux-là s’ajoutent de nombreuses nationalités des pays voisins : Polynésie, Wallis-et-Futuna, Vietnam, Vanuatu... un arc-en-ciel humain qui créé une richesse culturelle incroyable, mais qui demande des efforts pour conjuguer "un vivre ensemble" harmonieux.
La notion de "destin commun" initié par les accord de Nouméa soulève les questions de l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, principale source de tension entre les communautés locales, les Calédoniens et les métropolitains. Souvent au cœur des débats, vous en entendrez parler, l’important, en tant que touriste étant sans doute d’écouter plus que d’avoir un avis tranché sur un tel sujet à vif. Le débat est d’autant plus d’actualité que la Nouvelle-Calédonie connaîtra un référendum d’ici 2018 visant à décider de son indépendance ou pas.
Durant mon séjour sur le Caillou, des débordements initiés par des tribus indépendantistes étaient supposés mettre Nouméa à sac lors de la nuit du 31 décembre. Balisée et sécurisée, la ville a pourtant pu fêter le réveillon normalement car rien ne s’est produit. Souvent, les climats de tensions viennent plus des peurs que des faits et je n’ai été témoin d’aucun débordement durant un mois de voyage sur toute la Grande Terre. Les Kanaks sont très accueillants et bienveillants, ils sont nombreux à travailler dans le tourisme, si vous avez la chance de séjourner dans un gîte de tribus en brousse, l’expérience sera forcément riche de ces rencontres.
Merveilleuse et exubérante, la nature semble régner en maître sur cette île. Pourtant, même dans un coin du globe aussi préservé, l'environnement est mis en danger par l’activité humaine. La Nouvelle-Calédonie tire une grande part de son PIB de l’extraction des sols, notamment le nickel. Malheureusement, cette activité minière fait des ravages écologiques et met en péril la survie de nombreuses espèces animales endémiques, comme le cagou. Mais ce n’est pas la seule menace écologique, l’urbanisation autour de la ville de Nouméa a profondément pollué la mangrove qui borde la ville, ainsi que le lagon et les récifs coralliens classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.
La Nouvelle-Calédonie ne semble pas encore engager de réelles mesures de protection de la nature, principal attrait pour les touristes. Pourtant, des projets de développement du tourisme sont en cours.
Je vous encourage donc à visiter ce pays encore sauvage, et à être parti prenante d’un changement vers un tourisme facilité mais responsable, vie sauvage, nous voilà !