
Amérindiens, colonisateurs et esclaves, Anglais, Espagnols, Hollandais, Français... Saint-Martin aura vu bon nombre de peuples fouler ses terres avant d'accueillir de nouvelles cultures venues de tous horizons. Retour sur l'histoire d'une île pas comme les autres.
Comme beaucoup d'îles des Antilles, Saint-Martin était peuplée par des Amérindiens - ici les Arawaks, dont l'histoire est racontée à travers un joli petit musée à Marigot - avant d'être décimés par leurs rivaux les Caribs, eux-mêmes exterminés par les conquistadors. Christophe Colomb baptisa l'île en l'honneur de Saint-Martin de Tours en 1493 mais ne fut guerre intéressé par la possession de ce petit lopin de terre. Ce sont ses voisins Français et Hollandais qui se disputèrent Saint-Martin, la voyant comme un point stratégique sur le chemin de leurs colonies respectives.
Jusqu'au XVIe siècle, aucune des deux nations ne voulant larguer les amarres et chacun ayant bien installé ses colonies pour profiter de la terre sucrière et du marché du sel, un traité de paix fut enfin signé : le traité de Concordia (qui donna son nom à l'un des quartiers les plus connus de la partie française). Les Espagnols et les Anglais remarquèrent leur erreur et tentèrent de reconquérir l'île, en vain. La paix installée entre les deux parties de l'île, l’esclavage redoubla et avec lui de plus en plus d'exploitations (tabac, coton).
Après plusieurs émeutes, l'esclavagisme fut enfin aboli dans la partie française de Saint-Martin en 1848 et quinze ans plus tard côté hollandais. La plupart des plantations sont abandonnées et il faudra attendre dix ans supplémentaires pour que l'île soit déclarée port franc. Délaissée par la métropole, lui préférant ses grandes voisines comme la Guadeloupe, Saint-Martin devra attendre l'arrivée du tourisme dans les années 60 pour rétablir son économie. Aujourd'hui, cette manne reste la première malgré les cyclones qui dévastent régulièrement une bonne partie de l'île (comme Luis en 1995).