
Depuis les années Nyerere, la Tanzanie est à la recherche d'un nouveau guide à suivre. Kikwete peut-il être celui-ci ? Même si le pays reste parmi les plus pauvres au monde, miné par la misère et la corruption, certains secteurs tirent tout le pays vers le haut. L'agriculture et le tourisme forment à eux deux presque la moitié du PIB.
Ce que vous verrez de votre voyage en Tanzanie se limite souvent aux paysages superbes et sauvages et aux plages paradisiaques. Autour, la vie est moins idyllique pour la population.
Au cours de votre voyage en Tanzanie, vous n'entendrez parler de politique que lors des discussions enflammées qui passionnent les habitants. Les débats se déroulant en swahili, il y a de fortes chances que vous n'y compreniez rien.
Depuis le départ du héros national Nyerere de la scène politique, la Tanzanie peine à se trouver un guide charismatique. Élu en 2005 puis réélu en 2010 pour 5 ans, Jakaya Kikwete n'a pas pu se représenter en 2015, cela étant interdit par la Constitution (pas plus de deux mandats ne sont autorisés). Les élections tenues en octobre 2015 ont placé John Magufuli du Chama cha Mapinduzi au pouvoir, avec 58% des voix. Aujourd'hui en tout cas, en dehors de la question d'autonomie ou d'indépendance de Zanzibar, la Tanzanie reste dans une relative stabilité politique.
Sans vouloir trop doucher les espoirs, notons les mauvais points. Même si l'économie semble en plein essor, la Tanzanie reste un pays très pauvre. Elle est aussi très dépendante des aides internationales qui représentent 45% du budget.
Avec plus du quart du PIB, l'agriculture est le fleuron de l'économie tanzanienne. La noix de cajou, le café, le coton, le sisal, le tabac, le maïs ou encore le sorgho sont les principales productions et les richesses les plus exportées. Ajoutez à cela un cheptel bovin avoisinant les 16 millions de têtes et il ne fait plus de doute quant au côté primordial du secteur agricole dans l'économie.
La Tanzanie, c'est aussi un sous-sol minier incroyablement riche. Troisième producteur d'or du continent africain, le pays attire de plus en plus d'investisseurs étrangers intéressés aussi par les diamants et la tanzanite.
Juste après l'agriculture, le secteur du tourisme est en pleine croissance. Avec tout de même presque un million de touristes, la Tanzanie reste loin derrière le voisin kényan. Les parcs nationaux font l'objet d'une attention particulière.
Pour préserver ses trésors sauvages et se protéger également du tourisme de masse, la Tanzanie a pris le parti de pratiquer des prix très élevés. Faire l'ascension du Kilimandjaro, faire un safari dans le Serengeti ou le Ngorongoro revient bien plus cher qu'aller à Amboseli ou au Masaï Mara au Kenya. Ainsi la Tanzanie entend limiter l'afflux touristique et garder son côté nature sauvage.