
L'histoire du Zimbabwe est intéressante car elle est ancienne et le pays est riche en vestiges moyenâgeux, une rareté en Afrique.
L'histoire du Zimbabwe remonte à l'âge de pierre, lorsque les Khoisans (ou peuple San) vivaient dans la région. Les ancêtre des bushmans, survivant aujourd'hui dans le désert du Kalahari, vivaient de l'agriculture et peignaient des scènes rupestres dans des grottes qui aujourd'hui encore sont visibles un peu partout dans le pays. Les exemples les plus édifiants se trouvent au Matobo National Park. Ce témoignage du passé est exceptionnel !
Arrivés vers 500 ap. JC dans les plaines arides du sud du pays, les Gokomeres mettent au point des techniques assez sophistiquées dans l'extraction de l'or et la production d'objets en céramique, mais aussi de bijoux. Ils développent aussi l'élevage du bétail, participant à leur essor culturel et économique. Ils construisirent la cité de Great Zimbabwe entre le IXe et le XIIIe siècle, capitale de leur brillant Empire. Forçant les San à fuir quand ils ne sont pas réduits à l'esclavage, ils sont d'excellents négociants. Ils négocient avec les commerçants arabes établis sur la côte africaine, notamment avec ceux présents au Mozambique. La cité comptait près de 20 000 habitants et avait une organisation sociale très sophistiquée, avec un palais royal, une élite dirigeante, une armée, une cour qui vivait autour du palais royal et une population toujours grossissante, ancêtre des Shonas.
La guerre de pouvoir et la surpopulation entraînant l'épuisement des pâturages alentour provoquent une fragmentation du royaume qui finalement périclite sous la dynastie des Torwa, qui s'installe à Khami près de Bulawayo.
Mais ces guerres de territoires s'achevèrent rapidement avec l'arrivée des colons portugais au XVIIe siècle, avides de l'or du Zimbabwe. Ce sont finalement les Anglais qui débarquent au XIXe siècle sous les ordres de Cécile Rhodes, qui donnera son nom au pays : la Rhodésie du Sud (par opposition à la Zambie qui s'appelait la Rhodésie du Nord). L'émancipation et les révoltes des Indigènes se solderont par des sursauts indépendantistes entre les années 50 et 70, mais la couronne ne veut pas lâcher cette colonie si riche en or.
Ce n'est que le 18 avril 1980 que le Zimbabwe devient enfin une nation indépendante, c'est le dernier bastion britannique à tomber, et il est alors mené par le président Robert Mugabe, grand libérateur du pays. Bob Marley créé la fameuse chanson Zimbabwe qu'il chantera le jour de la célébration de l'indépendance à Harare, grand moment !
Mais les terres du pays appartiennent à 70 % à de grands propriétaires blancs (soit 1% de la population !) et l'économie est détenue par cette même élite blanche zimbabwéenne. La révolte gronde dans la rue dans les années 1990, Mugabe décide alors de redistribuer les terres des fermiers blancs par la force, ce qui entraîne la fuite de ces mêmes propriétaires et des capitaux hors du pays.
La crise est alors terrible pour les habitants qui eux-même émigrent en masse vers l'Afrique du Sud pour trouver du travail. Aujourd'hui encore le pays se relève petit à petit de cette transition et la diaspora zimbabwéenne est très importante. Robert Mugabe vieillissant est toujours au pouvoir et ne veut plus partir, tombant dans des dérives dictatoriales. Néanmoins, le dollar a été réintroduit et le tourisme reprend des couleurs après des dizaines d'années de dormance.