Depuis l’antiquité, les architectes iraniens n’ont cessé de développer leur propre style architectural et ont raffiné les techniques et styles de construction pour s’adapter au climat du pays. Du village d’Abyaneh avec ses maisons superposées à flanc de montagne jusqu’à la ville de Kashan, le voyageur pourra découvrir des exemples pratiques et raffinés d’adaptation au climat chaud et sec qui règne sur la majorité du territoire iranien.
Dans les terres chaudes et sèches du centre de l’Iran, entre Téhéran et Ispahan, vous trouverez sur votre chemin la tranquille petite ville provinciale de Kashan. Bien que le tourisme n’y soit pas encore très développé, je recommande cette destination pour découvrir des merveilles de l’architecture iranienne. Comme dans chaque grande ville du pays, les mosquées pluri-centenaires de la ville offrent de beaux exemples d’architecture religieuse. Mais ce n’est pas là que réside l’intérêt de Kashan. Lieu de villégiature des nobles entre le XVIIe et le XIXe siècle, la ville a réussi à préserver et restaurer de magnifiques maisons de cette époque, qui permettent de comprendre comment les populations les plus fortunées arrivaient à trouver un peu de fraîcheur dans leurs maisons en plein été.
Direction, au choix, la maison des Tabatabâi, Boroudjerdi, Abbasi, Ameri ou Jalali. Au détour d’un labyrinthe de ruelles étroites, destinées à vous protéger des rayons du soleil, vous pénétrerez dans ces maisons par une porte sans grande prétention. Une fois à l’intérieur de la cour intérieure principale, vous serez émerveillés par les bassins reflétant les voûtes principales, la finesse du stuc sculpté. Passant d’une cour intérieure à l’autre, je pense que vous serez surpris par la fraîcheur de certaines pièces, créée par un ingénieux système de courants d'air captés par les « badgir », ces tours carrées surplombant les maisons, refroidis par les bassins d’eau dans les pièces du sous-sol et redistribués à travers les pièces de la maison.
Après une journée passée à découvrir ces merveilles architecturales et une bonne nuit de repos, je vous conseille de prendre un guide local pour aller à Abyaneh, petit village au fond d’une vallée à 70 km de là. La route vous fera passer devant le site nucléaire de Natanz, rappelez-vous de ne pas le prendre en photo pour éviter des ennuis… Arrivés dans le village, vous y découvrirez une autre façon d’adapter l’architecture à l’environnement. A flanc de collines escarpées, les villageois, installés là depuis l’antiquité, sous les ruines du flanc sassanide qui les surplombe, ont dû construire leurs maisons en faisant de la cour d’une demeure le toit de la demeure en dessous. La couleur ocre des murs fait la particularité de ce village connu dans tout le pays. L’autre particularité réside dans les vêtements de ses femmes, qui portent de longs voiles blancs couverts de fleurs colorées.