Les langues au Tibet
Le débat fait rage entre les universitaires pour déterminer si la survie de la langue tibétaine est ou non menacée. Après avoir été interdite durant la Révolution Culturelle chinoise, elle a refait surface dans les années 1980 avant d'être à nouveau menacée de disparaître dans les années 1990. Si les Tibétains de la diaspora contribuent à faire survivre cette langue, il est indéniable que la situation au Tibet révèle une imposition du mandarin dans l’éducation secondaire et les discussions politiques qui peut faire craindre aux locuteurs tibétains une lente désagrégation de leur langue au profit du chinois.
L’alphasyllabaire tibétain
Si vous avez voyagé en Inde ou même parcouru les étals d’un marchand de babioles et de bijoux de style indien, vous avez forcément vu le signe ཨོཾ. Ce phonème représente le début du mantra le plus célèbre : « om mani padme um ». Ce « om » que l’on voit partout en Inde est un exemple de l’écriture tibétaine traditionnelle. L’alphasyllabaire tibétain (schématiquement un alphabet fait de syllabes) se construit sur trente phonèmes de base qui forment les radicaux indispensables pour former les mots. Ainsi dans l’exemple du « om », on part de la syllabe de base ཨ à laquelle on ajoute le o ོ puis le m ཾ pour former le célèbre « aom » qui appelle à la méditation religieuse et représente un exemple type de la formation des mots en tibétain.