Je n'avais pas une grande amitié pour les Jésuites, même après avoir vu le film "Mission" et constaté qu'ils étaient plus sympas que les conquistadors. J'ai quand même laissé une chance à Encarnación, car beaucoup de voyageurs m'avaient vanté les sites archéologiques en périphérie de la ville qui font toute la renommée du Paraguay.
Arrivée avec un soleil de plomb, j'ai le souvenir d'une fatigue terrible qui me faisait chercher des coins d'ombre sous les ruines et même d'une petite sieste dans l'ancienne crypte. Le site était désertique. Pas un chat en pleine saison touristique, de quoi admirer en détail le travail bien conservé des Jésuites et tenter de me réconcilier avec eux.
D'Encarnación je me souviens également d'une balade sur la plage à la nuit tombée, de cette eau plate et peu profonde du Parana s'étendant comme une mer d'huile sur des kilomètres avant de toucher la frontière argentine. Et, encore et toujours, je me souviendrai de la gentillesse des Paraguayens, prêts à tout pour aider. Une belle façon de quitter leur doux pays vers Buenos-Aires.