Pour vous y rendre depuis Djibouti, il faut emprunter la route nationale qui contourne le Goubet et poursuivre jusqu’à Ambado, puis prendre sur la gauche la direction de Randa. Parvenus à Randa, vous n’aurez plus qu’à parcourir une vingtaine de kilomètres sur une piste qui escalade les versants nord-est des monts Goda.
La forêt du Day, à flanc de montagne, est située à plus de 900 m d’altitude. Le relief escarpé des lieux explique non seulement qu’elle ait été relativement préservée, mais également son existence même : bénéficiant de températures plus fraîches qu’ailleurs dans le pays, des essences disparues du reste du territoire se sont développées et ont pu se maintenir même lorsque, il y a des milliers d’années, le climat s’est réchauffé dans la corne de l’Afrique.
Selon l’altitude, les essences sont différentes : buis, terminalias, acacias en-dessous de 900 m ; genévrier, olivier africain et camphre au-delà. Certes, la forêt est loin d’être dense, mais ses petits arbres anciens ont des silhouettes magnifiques et l’on peut apercevoir, en observant bien, des francolins, des aigles, de petits oiseaux colorés et, avec un peu de chance, l’une des quelques panthères qui peuplent les lieux !
Les températures élevées, la raréfaction des pluies, l’érosion, le surpâturage, l’occupation humaine (qui grignote des terres agricoles et prélève du bois de chauffe) ont lentement fait reculer la forêt du Day. C’est pourquoi elle a été classée parc national en 1939, et des programmes de préservation et de reboisement se succèdent depuis lors.
Grâce à des fonds internationaux, les populations locales sont sensibilisées à la fragilité de l’écosystème, leurs conditions de vie sont améliorées, tandis que de jeunes pousses (notamment de genévriers) sont plantées. Les touristes qui séjournent dans l’un des campements de la région contribuent également par leur venue à la conservation de la forêt.