Tradition animiste en pays Mandingue, qui se déroule souvent en septembre, le rite du Kankourang dépend de la date fixée par les anciens lors du conseil des sages de la région.
La Gambie, comme tous les pays d’Afrique de l'ouest, a hérité d’une forte culture animiste Mandingue. Avec les Diolas, mais aussi les Baïnouks, Peuls du Fouladou, Balantes, Manjack de Sénégal et Gambie, les Sosés entretiennent la tradition animiste rituelle la plus forte dans le pays : celle de l’initiation des jeunes garçons au passage à l’âge adulte.
Cette cérémonie s’appelle le Kankourang et elle est classée au patrimoine de l‘Unesco depuis 2005. Cette cérémonie est associée au rite de la circoncision des garçons, et sert à protéger les jeunes hommes car il y a toujours eu des cas de décès inexpliqués pendant le rituel. Elle se déroule pendant 30 jours (quatre dimanches successifs et presque toutes les nuits), souvent juste avant le Ramadan.
Le kankourang est en réalité un masque et un esprit. La légende raconte que les ancêtre Mandingues entendirent un jour le Nganranko dont le rugissement fut tellement fort qu’il secoua le sol. De ce remous est né son fils, le Kakourang. Plus facile à apprivoiser, cet esprit est un compagnon protecteur contrairement à son père qui ne se laisse pas voir.
Néanmoins quand il sort, il est terrifiant et la population court pour se mettre à l’abri, par peur de sa colère. Il est incarné par un personnage mystique recouvert d'écorces d'arbre rouges et de branchages qui sort pour protéger les jeunes circoncis pendant la cérémonie. Il est armé de deux machettes.
Le Kankourang sort pour les cérémonies d’initiation, mais aussi de nettoyage du village. Car ceux qui ne voudraient pas s’exécuter seraient alors punis par l’esprit. Toute personne qui maraboute les autres est aussi démasquée lors de la sortie du Kankourang, qui le neutralise et le punit.
A chaque sortie, le dioboo Keba est le guide chargé de canaliser cet esprit violent et qui a de grands pouvoirs mystiques. Il est secondé par des dioboos (encadreurs assistants). Enfin, à chaque sortie, lorsqu’il est canalisé, une foule se joint à lui et à son maître pour chanter et danser le Jambadon au rythme du sérouba.
Assister à cette cérémonie est possible, mais en qualité de touriste il faut ben sûr rester discret, ne pas prendre des photos à tort et à travers et payer un droit de photo ou de vidéo au chef de village.