En parcourant la Médina, on découvre que Tunis s’est développée à l’intérieur des remparts du VIIe au XIXe siècle. Les portes, les Bab, par lesquelles on rentre, sont encore présentes. Je suis rentrée par le bout de l’avenue Bourguiba, la porte de la Mer, Bab el Bhar, qui est l’une des cinq portes.
A l’intérieur, la Médina était divisée en plusieurs marchés selon les spécialités. Les multiples ruelles ont un charme tout oriental. Même si certaines activités ont disparu, je me souviens particulièrement du Souk des Parfumeurs, du Souk des Potiers et du Souk des Chéchias. Le centre de la médina grouille d’activité. Il y a de nombreuses mosquées. On aperçoit notamment le minaret de la grande mosquée.
En haut de la Médina, se trouvent des bâtiments administratifs comme la primature, le ministère des finances et le palais de justice. Il y a aussi des palais transformés en bibliothèque. C’est un lieu important pour la Tunisie.
La médina représente le cœur culturel et historique de Tunis. Elle a été construite à la fin du VIIe siècle et plus de cent mille personnes habiteraient dans ces quartiers dépourvus de codes urbains ou de lois géométriques.
La marche est obligatoire pour découvrir la médina et de mon coté, celle-ci c’est effectuée en deux temps. Au départ, sans carte et sans aide, simplement en me laissant déambuler au sein de ces ruelles irrégulières au point même de me perdre, mais ainsi sentir la véritable atmosphère de cette mini-ville dans la ville. Dans un second temps, en suivant mon plan, afin de découvrir les prestiges de ce quartier historique.
Les bâtiments culturels sont l’une des principales richesses : je vous conseille la mosquée Zitouna, une des plus importantes de tout le Maghreb, correspondant également au point central de la médina. A voir également, le palais Dar Ben Abdallah, le Tourbet El Bey ou encore les trois médersas dédiées historiquement à l’enseignement. Puis, afin de mixer les plaisirs, mettez la richesse architecturale de coté et lancez-vous au sein des souks ! Ces centaines de petites échoppes regroupées par corps de métiers sont positionnées de manière à ce que les moins bruyants ou odorants soient à proximité directe de la mosquée tandis que les autres s’éloignent en fonction de leurs forces auditives et odorantes.
Un passé historique, une ambiance, des traditions, des bruits et des odeurs… A découvrir avec respect, curiosité et talents en marchandage.
Prendre son temps serait mon conseil pour apprécier la Médina ; car vous vous perdrez sûrement, vous négocierez quelques objets d’artisanats, et vous y ferez des rencontres. Le temps sera donc votre meilleur allié.
On y découvre des monuments historiques, comme la fameuse Mosquée Zitouna au détour d’une ruelle, des maisons de particuliers, des maisons prestigieuses et des petits palais des Bey (anciens rois) dont certains des XIIe et XIVe siècles. A entrevoir aussi, la Medersa El Bachia qui date du XVIIIe siècle. Passer la tête dans quelques portes des maisons quand elles sont ouvertes pour admirer les ornementations et les patios qui se cachent derrière.
J’ai passé plusieurs heures dans les ruelles, à déambuler et flâner, à repasser au même endroit, à slalomer entre les étals et les vendeurs de fouta (tissus tunisiens), de poteries, de babouches avec leurs chariots qui arpent des rues bondées et étroites. Exigus et grouillants, mais tellement vivants sont les différents souks : le souk des menuisiers, celui de forgerons, le souk El Attarine, un des plus anciens avec celui des parfumeurs, la rue des libraires, le quartier des tailleurs, celui des artisans du cuir, etc.
Savoir négocier est un art mais aussi un jeu auquel j’aime me prêter (et incontournable). C’est l’occasion de discuter, de tisser une relation, même si commerciale, avec ces habitants de la Médina. Essayez, ce n’est pas si désagréable.
Je serais incapable de refaire le circuit que nous avons fait, avec parfois l’impression de tourner en rond, et d’avoir complètement perdu le sens de l’orientation. Belle surprise quand je découvre le Foundouk El Attarine, au coeur des souks, cet ancien caravansérail converti en maison de l'artisanat, restaurant et salon de thé. Le lieu est magnifique et la pause bien appréciable. L’ambiance y est paisible et on y mange bien (brick, salade, harissa). Vous pouvez aussi vous arrêter dans les échoppes pour un thé à la menthe.
Je quitte la Médina par la porte de France pour remonter l’avenue Habib Bourguiba, centre de la capitale avec de nombreux monuments de la ville occidentalisée, ces nombreux théâtres et cafés. Une toute autre ambiance qui contraste avec le charme historique de la Médina.