Muramvya, petite ville du nord-ouest du Burundi et capitale de la province du même nom, a été, avant l’avènement de la Première république, en 1966, la dernière des résidences du roi. Elle compte aujourd’hui environ 18 000 habitants.
Muramvya est située sur les plateaux centraux du pays, à mi-chemin entre Bujumbura et Gitega. C’est dans cette région, entre Mugamba, Bututsi, Kirimiro et Buyenzi, que s’est formé le royaume monarchique burundais qui régna durant au moins trois siècles (XVIe-XVIIIe). Ntare Rushati, considéré comme le Mwami fondateur, travailla à l’unification de ces régions. La zone est riche des vestiges de la monarchie : anciennes capitales royales, tombeaux royaux, tambourinaires,...
La ville n’est pas un joyau ; ce pourquoi elle vaut que l’on s’y arrête tient surtout à l’histoire, au symbolique. En effet, c’est ici que les rois ont été intronisés jusqu’en 1966, date du dernier règne, celui de Ntare Ndizeye, qui laissa place, après sa destitution, à la Ie République (1966-1976). Même s’il est aujourd’hui difficile de trouver des témoignages marquants de cette époque, on peut encore sentir l’atmosphère de cette capitale royale, qui fut l’une des plus stables, traversant monarchie et période coloniale.
La route entre Muramvya et la capitale se fait facilement en transports publics en moins d’1h30, pour environ 5 000 BIF. Il est facile de se loger dans de petites guesthouses. Il existe deux établissements un peu plus hauts de gamme (le Baze Lodge et le Bois Fleuri) où l’on peut aussi dîner tout en jouissant d’une vue imprenable sur la vallée, sans compter une connexion internet qui marche très bien.
La ville, en pleine construction, offre de jolis points de vue sur la région. A son extrémité nord, se trouve le lycée communal, construction dont on retrouve des exemples sur l’ensemble du territoire d’un pays dont les jeunes de moins de 15 ans représentent 46% de la population. Il est constitué de longs bâtiments rectangulaires, construits autour d’une cour en terre où, chaque matin, a lieu la levée du drapeau en présence de l’ensemble des élèves. Dans un des halls, les traditionnels tambours burundais rappellent l’héritage culturel du pays. Les chemins qui s’enfoncent dans les champs de bananes et qui s’éloignent du centre de Muramvya permettent d’approcher la population paysanne et de comprendre le mode de vie des Burundais qui vivent dans les collines.
L’usine MINOLACS, créée en 1980, transforme à l’heure actuelle 12 000 tonnes de blé par an. Située sur une colline, à quelques kilomètres à peine du centre ville, elle bénéficie d’une vue imprenable sur l’agglomération et les vallées environnantes. Si vous avez un peu de chance et un peu de culot, vous pourrez y entrer et bénéficier d’une visite guidée des plus instructives.
Un passage par cette province doit être l’occasion d’un détour par les anciennes capitales royales de Muramvya, Bukeye, Mbuye et Kiganda. Selon la légende, au XIXe siècle, sous le règne de Mwezi Gisabo, chacune de ces quatre collines hébergeait une épouse du roi, qui les visitait à tour de rôle.