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Burundi

Le Burundi : une histoire marquée par les violences

Le nord est du Burundi

Pendant trois siècles au moins la monarchie burundaise s’est développée au cœur des grands lacs, jusqu’à son déclin au XIXe siècle. Voici quelques informations afin de profiter au mieux de votre voyage au Burundi.

La colonisation

C’est en 1884-1885 que l’Allemagne prend possession d’une partie de l’Afrique de l’est : le Burundi, le Rwanda et le Tanganyika (Deutsch Ost-Afrika). Mais la colonisation de ces territoires ne se fera que plusieurs années après, respectivement 1896 et 1902. La présence allemande, bien qu’assez brève (1896-1916), a été marquée par plusieurs éléments : le développement de l’activité missionnaire, l’introduction de la monnaie et la politique de « mise en valeur » du pays qui s’est traduite par la formation d’une main-d’œuvre burundaise et le développement de la culture du café.

En 1916, les troupes belges s’emparent de l’Afrique orientale allemande. En 1926, après des années d’occupation militaire, l’Urundi et le Ruanda sont unifiés et deviennent officiellement une colonie belge. L’administration coloniale était censée opérer de manière indirecte à travers le respect des autorités traditionnelles, ce qui ne fut pas, dans les fait, respecté. Entre 1925 et 1933, la quasi totalité des chefs Hutus fut éliminée dans la foulée d’une réforme appuyée sur l’aristocratie princière et les Tutsis. Ces derniers sont considérés comme une race intermédiaire entre les Noirs et les Blancs. C’est à cette époque qu’une appartenance pseudo ethnique (Tutsis et Hutus désignaient plutôt des fonctions sociales) est introduite sur les pièces d’identité des Burundais.

L’église catholique a joué un rôle majeur dans le développement de cette pensée aristocratique, voire médiévale, de la gouvernance des hommes. Les Tutsis étaient assimilés à des seigneurs féodaux auxquels les Hutus, considérés comme leurs serfs, devaient obéissance.

La décolonisation et l’indépendance

Le prince Louis Rwagasore, fils du roi Mwambutsa, est la figure emblématique de la lutte anticolonialiste du Burundi. Il est partenaire des partis nationalistes qui souhaitent l’indépendance immédiate. Il sera nommé Premier ministre du gouvernement burundais autonome en 1961, et tué par balle quelques jours plus tard. Finalement, le 1er juillet 1962, le Burundi et le Rwanda acquièrent séparément leur indépendance. Depuis la mort de Rwagasore et durant les années qui suivent l’indépendance, la situation du pays reste tendue et la question ethnique très sensible.

La république

Entre 1966 et 1993 le Burundi va connaître successivement trois républiques. La période, entre coups d’états et massacres ethniques, sera marquée par la violence. En 1972, à la suite d’une insurrection au cours de laquelle des Tutsis sont massacrés, débute la plus terrible des tueries du Burundi, désignée communément par « les évènements ».

En 1976, un nouveau coup d’état éclate. La IIe république (1976-1987) est proclamée, avec à sa tête le militaire tutsi Jean-Baptiste Bazaga. Celui-ci est renversé en 1987, alors qu’il est en voyage à l’extérieur du pays, par un de ses proches, Pierre Buyoya. Commence alors la IIIe république (1987-1993), marquée dès 1988 par des tueries à caractère ethnique.

Les années de guerre

Après l’assassinat du président Ndadaye, le pays connaît une grave crise politique : les massacres continuent et des rebellions armées s’organisent. En 1996, un nouveau coup d’état renverse le président Ntibantunganya et remet Pierre Buyoya au pouvoir. Celui-ci va essayer de redonner un avenir au Burundi par des actions légales, judiciaires et militaires. Finalement, en 2000, est signé l’accord pour la paix et la réconciliation au Burundi, l’accord d’Arusha.

Avenue de l'amitié, à Bujumbura

Les années Nkurunziza

Pierre Nkurunziza a été élu président du Burundi en 2005, puis une nouvelle fois en 2010, plaçant son mandat sous le signe de la foi, du sport et du développement durable. En 2015, il se représente pour un troisième mandat, ce que tant la constitution que les accords d’Arusha interdisent. La population proteste et le pays connaît un regain de violence.

Loleh Rustenholz
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