Si vous décidez comme moi de faire le trajet entre Djibouti et Tadjourah en boutre, l’embarquement se fait alors au niveau de la jetée du port de Djibouti-ville : pour environ 800 FDJ, vous prenez place à bord d’un bac ou d’une embarcation traditionnelle et entamez une traversée de 2h30 à 3 h qui n’aura rien de monotone… En effet, j'ai pu observer la péninsule du Héron de Djibouti-ville s’éloigner, distinguer le rivage de l’île Maskali, qui ferme le golfe, apercevoir quelques dauphins qui nous ont accompagnés un moment, puis admirer le quartier portuaire de Tadjourah, dont la blancheur fait le charme.
En accostant, j'ai côtoyé les pêcheurs et leurs embarcations traditionnelles, des boutres yéménites. Ce sont eux qui ont permis le développement de la ville, rapportant de la mer des poissons vendus à la criée. Aujourd’hui, un port moderne complète le port de pêche, commerçant avec le port de Djibouti et les ports plus modestes des régions voisines.
En me promenant dans la ville, j'ai découvert les rues commerçantes, toujours animées, plusieurs mosquées (au moins neuf, aujourd’hui), des maisons anciennes aux murs plus ou moins blancs, qui témoignent de la grandeur passée de Tadjourah.
La ville fut en effet la capitale des sultans de Tadjourah, à l’époque du commerce caravanier qui reliait la région à l’Abyssinie. On peut également y voir la « maison de Rimbaud », où le poète séjourna en 1886, lors de son passage dans la ville. De quoi stimuler votre inspiration…