Certes, la route est longue, depuis la capitale Djibouti. Mais elle est goudronnée depuis quelques années. C’est comme si la ville d’Obock revenait ainsi à la vie moderne, après des années d’assoupissement. Pourtant, son histoire est ancienne, plus que celle de la capitale actuelle.
Jusqu’à ces dernières années, Obock était une petite ville tranquille, à l’écart des principales routes de commerce maritime, et des principales routes terrestres. Le temps s’y écoulait lentement, au rythme du départ en mer et du retour des pêcheurs, de la visite d’amateurs de plongée sous-marine, installés dans l’un des campements à l’entrée de la ville.
Mais voilà que, après le prolongement de la route goudronnée, en 2009, c’est toute la ville qui devrait être redynamisée, avec l’installation d’une base militaire chinoise en remplacement du camp militaire secondaire américain, fermé à cette occasion. Voir les travaux colossaux entrepris par les Chinois pour installer leurs hommes à Obock m'a impressionnée…
L’histoire coloniale du territoire avait pourtant commencé à Obock : après des années de commerce avec les principaux ports de la région, c’est à Obock que Léonce Lagarde, représentant de la France, décide de s’installer dans les années 1880 et d’implanter l’administration du territoire… avant d’opter finalement pour Djibouti, en 1888. Certes, vous pourrez encore y voir plusieurs belles maisons coloniales, parfois décrépies, notamment celle du futur gouverneur Léonce Lagarde et celles des écrivains-voyageurs Henri de Monfreid et Arthur Rimbaud, mais la ville perdit à partir de la fin du XIXe siècle de sa superbe.