Un peu d'histoire
En 1946, l'atoll comorien, qui comprend l'île de Mayotte, devient "Territoire d'Outre Mer". Dzaoudzi est choisi comme chef-lieu. Dès que le statut a été émis, ses voisins imposent aux Mahorais restrictions, humiliations et finalement obtiennent le transfert du chef-lieu à Moroni.
En 1974, les Comores demandent l'indépendance et un référendum a lieu. Les Mahorais votent à une écrasante majorité, contre. Ils veulent rester Français ! Mayotte se sépare donc des autres îles de l'archipel des Comores, qui deviennent indépendantes.
En 1976, Mayotte devient "collectivité territoriale de la République" et le 11 juillet 2001 "collectivité départementale". Depuis le 31 mars 2011 elle est le 101ème département français et au 1er janvier 2014 région ultra-périphérique.
Bien sûr, tout ne s'est pas fait sans difficultés d'autant que la période de "TOM" les a laissés pour compte. Il y avait, à cette époque là, très peu d'écoles sur Mayotte et le français n'est enseigné que depuis une quarantaine d'années. Vous comprendrez aisément pourquoi beaucoup de Mahorais ont des difficulté avec notre langue ! A peine dix ans en arrière, venir à Mamoudzou était toute une expédition. Seules des pistes existaient et les gens du sud de l'île venaient souvent à pied, par la montagne. C'était vraiment la brousse. L'électricité n'arrivait pas partout, les coupures étaient fréquentes. Pour avoir internet, il fallait habiter Mamoudzou et avoir une ligne par satellite et cela, encore en 2011...
A Mayotte, la population est à 90 % musulmane. Elle pratique un islam modéré et tolérant et il n'y a aucun problème avec le reste de la population. Il a fallu que les Mahorais abandonnent notamment la polygamie qui était pratique usuelle. Jusqu'en 2004, les cadis exerçaient de grands pouvoirs décisionnels. Ils tenaient le rôle de juges, médiateurs et d'institution régulatrice de la vie sociale et familiale. Petit à petit les Mahorais apprennent les différences. Les jeunes aujourd'hui deviennent de plus en plus réceptifs à tous ces changements. Vous le découvrirez dans le Mayotte d'aujourd'hui.
Mayotte en 2015
Tout a été un peu trop vite et les Mahorais ont du mal à suivre. C'est un peuple pour qui la religion avait un grand pouvoir. Vous devinez qu'ils ont du mal à comprendre nos tracasseries administratives et à s'en remettre facilement aux institutions de la République. Toutes leurs habitudes ont été chamboulées. Il manque encore énormément de structures d’accueil pour les élèves même si, depuis quelques années, l'évolution va galopante. Internet révolutionne le monde et cela ne fait pas exception à Mayotte. Avec l'arrivée du haut débit, les jeunes découvrent un univers qu'ils ne soupçonnaient pas et ce n'est pas toujours une bonne chose. De plus, à Mayotte existe un problème d'immigration difficilement solvable. Beaucoup de Comoriens arrivent sur l'île clandestinement, principalement pour des soins et des accouchements. Tous les enfants ne sont pas scolarisés. Tout le monde veut avoir sa voiture, les "taxis collectifs" ont été obligés de se mettre aux normes et bien des aspects de l'île se modifient.
Alors bien sûr, à Mayotte, l'insécurité grandit, surtout depuis les terribles grèves en 2011 qui ont mis à mal l’économie déjà fragile de l'île. Il faut être prudent, ne rien laisser dans les voitures et éviter de montrer ses richesses. C'est une règle applicable dans beaucoup de pays mais à laquelle on ne pense pas forcément en venant passer des vacances à Mayotte.
Malgré tout, Mayotte est une île qui possède bien des atouts et sa population est attachante. Vous ne regretterez pas votre séjour. Mais n'oubliez pas que, bien qu'étant un département français, Mayotte c'est un peu l'Afrique….
