
Les grands espaces namibiens, que l’on traverse le plus souvent en voiture, donnent un sentiment de liberté intense. Lorsqu’on pénètre dans la bande de Caprivi, à l‘extrême nord-est du territoire, ce sentiment s’accentue encore. Là, les paysages sont différents, marqués par les vallées fluviales, humides, souvent inondables.
En arrivant dans la bande de Caprivi, on suit le cours de l’Okavango en traversant Kangango puis Andara. L’ensemble de cette région présente ce même type de paysage : une vallée fluviale au faible dénivelé, et une plaine environnante facilement inondable. Avec son climat chaud et humide, elle explique la présence d’une flore et d’une faune véritablement spécifiques à cette région, qui ont suscité la création de plusieurs parcs et réserves intéressants.
Vous pouvez ainsi visiter la Mahango Game Reserve, intégrée depuis quelques temps au parc national de Bwabwata. Il s’agit d’un espace protégé de dimension modeste, mais abritant une variété d’espèces d’oiseaux impressionnante (alcyon pie, glaréole grise…), que les ornithologues amateurs ou chevronnés doivent à tout prix aller visiter. On peut également y voir des baobabs majestueux.
En poursuivant sur la route en direction de Katima Mulilo, on traverse le parc national du Bwabwata, qui appartient à un regroupement transfrontalier de parcs nationaux appelé Kavango-Zambezi Transfrontier Conservation Area. Après les Popa Falls, en réalité un rapide sur le cours de l’Okavango, une longue zone marécageuse sert d’habitat à une grande variété d’animaux tout à fait absents du Centre et du Sud de la Namibie, notamment des cobes et des guibs d’eau, des crocodiles et des hippopotames, des hippotragues, mais aussi des buffles.
Après avoir découvert cet écosystème humide, on peut poursuivre sa route jusqu’à Katima Mulilo, puis Ngoma, à la frontière avec le Botswana, puis en direction du Zimbabwe, pour admirer, non loin de là, les célèbres chutes Victoria. Ces dernières sont entrées dans l’imaginaire collectif, celui des populations locales bien sûr qui les nomment Mosi-oa-Tunya, la « fumée qui gronde », comme celui des Occidentaux, depuis Livingstone qui leur donna leur nom en 1855 (en l’honneur d’une reine lointaine…) jusqu’au cinéma pour grands et petits : African Queen (1951), avec Humphrey Bogart, met en scène des personnages dans un milieu africain parfois hostile (les chutes qu’on y voit ne sont toutefois pas les chutes Victoria), ou le dessin animé Drôles d’Oiseaux (titré Zambezia dans sa version originale, 2012) !