Pour découvrir le canyon et accéder aux sources chaudes, il faut prendre la direction du Sud de la Namibie, où un parc transfrontalier avec l’Afrique du Sud a été délimité : le Parc du Ai-Ais-Richtersveld, réunissant en une seule entité deux anciens parcs nationaux, parmi lesquels le parc Ai-Ais en Namibie.
« Brûlant », c’est la signification de Ai-Ais en khoisan, une des langues vernaculaires de Namibie. C’est que les sources d’eau que l’on découvre en plusieurs endroits du canyon, dans la vallée de la rivière Fish particulièrement encaissée, ont une température particulièrement élevée : environ 57 °C. On trouve donc l’une de ces sources à Ai-Ais, au sud du Fish River Canyon, à laquelle on accède facilement par la C10 depuis Grunau ou Karasbourg ; on en trouve une autre, appelée Sulphur Springs, ou Palm Springs, dans le lit de la Fish River.
Alors que la première est confortablement aménagée et fréquentée aussi bien par les Namibiens que par les touristes, la seconde dispose d’un simple site de camping. Ce dernier permet toutefois de marquer une pause très appréciable lors d’une randonnée au fond du canyon, qui peut être éprouvante. Quelle que soit la source choisie, on peut s’abandonner aux plaisirs des eaux chaudes, qui détendent bien vite les muscles endoloris…
Les paysages fantastiques du canyon, vus du sommet ou alors depuis le fond de la vallée de la Fish, comme l’existence de ces jaillissements d’eau chaude s’expliquent par la géologie… Cette région s’est formée il y a plus de 1 000 millions d’années, à la suite d’épisodes volcaniques suivis de périodes d’érosion. Puis des épisodes tectoniques provoquèrent un affaissement le long d’une faille, ouvrant un lit au fleuve Orange et à son affluent, la rivière Fish. Sur plus de 160 kilomètres, le canyon profond de 500 mètres donne le vertige aux visiteurs qui le contemplent depuis la falaise. Surgies des profondeurs de la roche volcanique, les eaux chargées en soufre et en chlorure trahissent par leur température l’activité encore intense du sous-sol terrestre.