Uyuni et son immense désert de sel sont un site unique et complètement extraordinaire. Voilà la vraie star du tourisme en Bolivie. Impossible d’envisager un voyage ici sans prévoir quelques jours dans ce désert si singulier. Les touristes viennent ici en masse et revers de la médaille il est très compliqué de dénicher une agence sérieuse. J’ai passé les 3 jours à forcer notre guide à respecter le programme prévu. Comme la majorité d’entre-eux il n’avait qu’en tête de rentrer le plus vite possible. Du coup c’est moi qui vous fait la visite.
C’est parti pour trois jours. A peine quelques kilomètres après la ville et nous nous arrêtons au cimetière des trains. En plein milieu de ce coin perdu du monde, des carcasses rouillées de locomotives attendent nous ne savons quoi. Elles semblent compter le temps qui s’écoule à l’infini. Ou attendent-elles les fantômes des travailleurs des temps passés ?
Avec le désert pour unique horizon, le tableau semble irréel, un peu comme si le temps était suspendu. Plus loin encore, Colchani est un village planté ici comme perdu dans cet incroyable nulle part. La seule et unique manière de survivre ici est de travailler le sel. Dans une des maisons de ce bled nous apprenons comment l’or blanc est conditionné.
D’abord séché sur une plaque au-dessus d’un feu, les gros grains sont moulus puis mis dans des sachets. Tout ceci est fait à la main. C’est un travail dur, pénible et bien évidemment payé misérablement. Nous reprenons la route et rapidement la piste poussiéreuse laisse place à l’immensité du désert blanc. A 3650 mètres d’altitude, il s’étend sur 12 500 km2. L’étendue est telle que nous ne distinguons même pas l’horizon. Là-bas tout au bout le blanc éclatant semble se confondre avec le bleu clair du ciel. En surface le sel se craquelle en plaque de formes diverses. C’est un paysage stupéfiant. Au milieu de ce vide intégral s’élève l’île Inca Huasi. C’est en fait une sorte de mont volcanique couvert de grands cactus.
Direction à présent les paysages merveilleux de la Valle de Rocas. D’immenses rochers difformes ou troués comme du gruyère tranchent la monotonie de cette gigantesque étendue de rien. L’arrivée face à la Laguna Colorada est un moment magique et indescriptible. La lagune est entourée de hauts volcans mais le plus irréel est cette eau de couleur rouge sang. Pour compléter ce tableau déjà incroyable, des milliers de flamands roses sont là, les pattes dans l’eau, à se nourrir des algues microscopiques qui donnent cette couleur fabuleuse à la lagune. FABULEUX !!!