Courses de chevaux, tir à l’arc et lutte sont les trois jeux emblématiques du festival. C’est un événement à ne surtout pas manquer lors d’un voyage en Mongolie pendant le mois de juillet. Bonne humeur et esprit du jeu garantis durant les festivités !
Durant un voyage en Mongolie, le Naadam est véritablement un moment magique. Les jeux sont à l’honneur, même ceux ne faisant pas partie des jeux dits virils, comme les osselets. On mange beaucoup aussi, de nombreux stands servant des mets traditionnels ( buzz, khushur ) sont installés. Ce sont de beaux moments passés dans un bain de traditions.
Même si le Naadam d’Oulan Bator est le plus impressionnant, ceux célébrés dans les villes de province, certes plus petits, sont des plus chaleureux.
Les courses de chevaux sont au centre des festivités. Savoir monter un cheval fait partie de l’ADN mongol depuis bien des siècles. Déjà, les farouches guerriers de la horde de Gengis Khan semaient l’épouvante en conquérant les territoires à dos de cheval. Un Mongol sans cheval est inimaginable tant cet animal est respecté et admiré. Il a donc toute sa place durant le Naadam.
Des courses sont organisées durant les deux jours selon différentes catégories : les chevaux jeunes, d’âge moyen et adultes. A chaque cheval correspond un cavalier d’un âge équivalent. Ainsi, on commence à monter à cheval dès 5 ans. La distance parcourue varie également en fonction de l’âge de la monture, sur une tranche de 12 à 35 km.
On comprend alors, en les voyant filer dans un galop effréné, que les Mongols ont vraiment ça dans le sang ! Ils sont impressionnants sur leur monture, parés de leurs habits traditionnels. Le cheval le plus rapide se voit décoré d’une écharpe bleue ( khadag ), et l’éleveur, le cavalier et le cheval sont vivement honorés.
La lutte mongole est aussi très populaire. Un peu comme le catch, c'est un combat spectaculaire avec de nombreux codes. C’est un véritable spectacle qui défile sous les yeux. Les lutteurs portent tous le même costume : le shuudag (culotte large), le zodag (boléro) et les bottes traditionnelles mongoles. Avant que laecombat ne débute, les deux adversaires font la danse de l’aigle, qui représente une démonstration de force. Les deux lutteurs remettent ensuite leur chapeau à l’arbitre puis le combat commence. Celui qui finira par toucher le sol avec n’importe quelle partie de son corps (hormis les pieds bien sûr !) perdra le combat. Il devra alors défaire le cordon de sa veste et passera sous le bras du vainqueur. Puis, en sortant de l’arène, il devra se taper sur les cuisses.
Quant au vainqueur, il remettra son chapeau et tournera autour du drapeau mongol.
Enfin, le tir à l’arc est essentiellement célébré à Oulan-Bator. Dans les villes de province, il a tendance à disparaître car il a perdu de sa popularité. C’est néanmoins le seul jeu où les femmes peuvent concourir.
Le Naadam, qui signifie "fête" en mongol, trouve son origine dans des temps bien lointains. Cette fête ancestrale qui a de tout temps eu une place importante dans le pays, revêtit différentes connotations au fil de l’histoire. Ainsi, bien avant la célébration d’une indépendance, le Naadam servait à honorer les dieux et les ancêtres en faisant des sacrifices.
Le festival devint populaire au temps de Gengis Khan (XIIe-XIIIe siècles), où les rituels cérémonieux évoluèrent vers des jeux : courses de chevaux, tir à l’arc et lutte. Étaient ainsi choisis le meilleur cavalier, le plus vaillant des soldats et l’archer le plus habile de la horde pour s’exercer à ces jeux.
Puis, au cours du XVIIe siècle, alors que la Mongolie était sous la domination des Mandchous, le festival revêtit de nouveau un aspect religieux avec de nombreux rituels bouddhiques intégrés durant les festivités.
C’est avec la Révolution de 1921, date à laquelle la Mongolie proclama son indépendance, que le Naadam prit son sens actuel : une fête de l’indépendance. Toutefois, depuis la chute de l’URSS en 1991 et la fin de la domination soviétique, le Naadam, en plus de célébrer l’indépendance du pays, devint aussi un hommage au plus grand des guerriers Mongols : Gengis Khan, la fierté nationale.
De nos jours, les festivités ont lieu dans chaque ville de province, les nomades viennent de loin pour assister ou participer aux jeux. C’est à Oulan Bator que le Naadam est le plus célébré, la foule afflue et les festivités sont alors nombreuses.