Gili Trawangan, la plus éloignée de Lombok, est une île touristique très appréciée des backpackers, venus du monde entier, en quête de farniente. Un coin parfait pour toute personne qui souhaite faire des rencontres.
Contrairement à Bali, qui regorge de richesses culturelles, les Gili (qui signifie îles, en sasak), attirent plutôt les voyageurs en quête d'un peu de repos. Hormis des sports de plein air, tels que la plongée ou le surf, les activités ne se bousculent pas au portillon. On lézarde sur la plage ou dans les bars ; on se détend et on profite de la vie ! Arrêter de courir un instant, dans ce monde qui va toujours plus vite : voilà comment m’est apparue Gili Trawangan ! Imaginez une île paradisiaque, des cocotiers, des eaux turquoise sur lesquelles se balancent les bateaux. On peut faire le tour à pied, en 3 heures maximum. La rue principale, un chemin de terre qui longe le littoral, présente une succession de restaurants et de bars, face à la mer, mais également des hôtels de luxe, bien intégrés dans le paysage. Au centre de l’île se trouve le village, totalement inondable en cas d’orage. On se croirait revenu des siècles en arrière.
Gili Trawangan ne vit que du tourisme. Les hébergements et les restaurants ont poussé comme des champignons sur la partie est de l’île. En 15 ans, les prix ont triplé ; la coutume du marchandage se perd, mais les tarifs restent encore raisonnables pour des Européens. Sur Gili Trawangan, l’exiguïté invite à la rencontre et pousse à l’ouverture aux autres. C'est l’île où j’ai fait le plus de connaissances (de touristes, mais aussi de locaux) lors de mon voyage en Indonésie. Cette île n’a été habitée que dans les années 90, d’abord par des plongeurs. Les habitants, que j’ai rencontrés, sont donc de Lombok ou de Bali, ou des îles aux alentours. Faciles d’approche, ce sont eux qui sont venus vers nous, à peine avions-nous débarqué sur l’île ! En effet, nous n’avions pas encore posé un orteil sur le sable, que déjà une foule de personnes s’amassait autour des bateaux pour proposer leur logement : une vraie foire ambulante aux hôtels ! On crie, on secoue des pancartes !
C’est à ce moment-là que j’ai fait connaissance avec des jeunes hommes au grand cœur et souriants, prénommés Putu et Robert : Robert, de Lombok, toujours une guitare ou un surf à la main, et Putu de Bali, ultra serviable. Ces deux figures emblématiques de l’île (celle-ci n’étant pas très grande, tout le monde les connait) nous ont servi de guides, pour grimper dans la montagne jusqu’au magnifique point de vue, nous ont aidés à louer des vélos, nous ont fait goûter l’alcool de riz et de palme, et nous ont présenté leurs amis.
Gili Trawangan est surnommée Party Island (île de la fête). Certaines personnes, en quête de calme, la fuient ; d’autres en repartent désabusées par les nuisances sonores et l’attitude des touristes, désœuvrés, ivres ou drogués ! Sur l’île, pas de police, juste un chef de village : beaucoup de drogues circulent librement, et des cocktails à base de champignons hallucinogènes sont en vente libre dans les magasins. A rappeler que toutes les drogues (hormis les champignons) sont, en Indonésie, illégales et passibles de prison ou de peine de mort !
Mais hors saison, Trawangan est relativement tranquille. La journée, les voyageurs se prélassent sur les canapés des bars ou des restaurants, au bord de mer, qui diffusent du Bob Marley à longueur de journée ! Même s’il est vrai que des fêtes y sont organisées régulièrement (environ tous les deux/trois jours par un des bars) et que l’île, selon les dires, se transforme en enfer pendant la haute saison (trop de monde, trop de débauche !), ces fêtes sont aussi l’occasion de rencontrer des voyageurs du monde entier.
Ainsi, dans une ambiance relativement conviviale, on peut faire la connaissance de Néerlandais, d’Anglais, d’Allemands, d’Américains, mais aussi de locaux. Ces soirées ont uniquement lieu sur le front de mer ! Beau contraste, entre le littoral est, riche et festif, et le village, pauvre et authentique ! Dans ce dernier, les locaux d’un certain âge, regardent, d’un air un peu désabusé, les filles étrangères habillées pour sortir. Trawangan présente deux aspects contradictoires : la nuit, les touristes ivres côtoient les appels à la prière du muezzin à 4h du matin (la population de l’île est de confession musulmane). Mais ce système fragile, unique en son genre, semble fonctionner, les jeunes locaux se mélangeant aux touristes.
En y restant plusieurs semaines, on croise souvent les mêmes personnes. L’île étant petite, cela lui donne un aspect très familial ! Certains vous invitent à faire du surf, d’autres à aller profiter de la piscine de leur hôtel, ou encore à faire une partie de beach-volley.
Les marchés nocturnes, régulièrement organisés sur la place principale, sont un vrai bonheur ! On mange local, l’assiette est succulente et pas chère. Les gens se baladent entre les différents stands et choisissent leur menu. Des tables et des bancs sont mis à la disposition. Que ce soit dans la file d’attente des stands, ou sur les tables de bois, au coude à coude avec d’autres, les conversations se nouent inévitablement ! L’ambiance est bon enfant. On fait également des rencontres dans les warungs (échoppes, qui font de la cuisine locale traditionnelle) au centre du village.
Gili Trawangan peut être paisible (hors saison) ou très festive. On y resterait bien une éternité !