
Pays au gouvernement laïc, l’Estonie se place en tête des territoires les moins religieux du monde avec 50% de sa population se considérant comme athée et ne pratiquant aucun culte. L’aspect religieux est toutefois présent mais minoritaire.
Depuis le XVIe siècle, l’Estonie s’affirme comme un pays majoritairement protestant, ce qui trouve son explication dans l’occupation allemande. Le pays se couvre alors d’églises, dans les villes et les campagnes, destinées en partie à l’éducation du peuple. L’église évangélique luthérienne s’impose de loin comme étant la plus importante et influente du pays. D'ailleurs, pendant un séjour en Estonie, prenez le temps d'admirer l'architecture et le style particulier de ces églises.
La deuxième tradition religieuse majoritaire est évidemment l’orthodoxie, imposée par l’occupant russe. En ces temps, les constructions se multiplient, la célèbre cathédrale Nevsky (à absolument visiter lors d’un séjour en Estonie), par exemple tend à glorifier la toute-puissance de l’église orthodoxe. L’aspect religieux en Estonie devient donc ici un peu plus compliqué et conflictuel. En effet, deux branches s’opposent : l’église orthodoxe du patriarcat de Moscou, et l’église orthodoxe apostolique estonienne. Les relations entre ces deux dissidentes sont assez difficiles et tendues pour des raisons historiques évidentes.
On trouve en Estonie des minorités religieuses telles que des juifs, des musulmans, des témoins de Jéhovah, des bouddhistes, des méthodistes, des baptistes mais en nombre très restreint. Les minorités rassemblées forment un ensemble d’à peine 10% de croyants.
Dans l’Est de l’Estonie, l’aspect religieux prend une tournure bien spécifique avec la communauté des « Vieux croyants ». D’origine russe et installés depuis le XVIIe autour du lac Peipous, les « Vieux croyants » comptent 15 000 membres et se distinguent de l’église orthodoxe par une plus grande rigueur et des règles plus strictes.
Les Estoniens ont su aussi garder au sein de leurs traditions et de leur folklore des éléments liés à leurs origines païennes même si, avec le temps, ces spécificités se sont retrouvées mélangées aux rites religieux protestants et orthodoxes.