
J'ai eu la chance, avec une amie, de vivre parmi les nomades pendant huit jours ! Je vous raconte cette expérience...
Notre hôte à Oulan-Bator (ou Ulaanbaatar) a de la famille qui est nomade, et nous a offert d'aller passer une semaine avec eux. Nous avons bien évidemment dit oui !
Les nomades vivent dans des yourtes. Ils changent en moyenne quatre fois d'emplacement par an, une fois par saison. L'été, ils se placent autant que possible aux abords d'une source d'eau potable (lac, rivière ...). Nous y étions au printemps (saison des bébés chez les animaux).
Les enfants de la famille vont à l'école, en internat. Ils vivent donc la semaine loin de leurs parents. L'école est obligatoire jusqu'à l'âge de 16 ans. Après, ils peuvent choisir de continuer ou de retourner à la même vie que leurs parents. La génération d'étudiants d'aujourd'hui est une génération charnière. Elle fait le lien entre les traditions et le monde moderne.
J'ai vécu une expérience inoubliable cette semaine là. Coupée de tout, pas de réseau, pas d'informations, pas de textos... Ils ont quand même un panneau solaire et une parabole ! On a eu droit à la Fashion Week : un fou rire mémorable à la vue du décalage : eux, nos hôtes, en habits traditionnels, et les femmes sur l'écran en jupes courtes et talons hauts !
Tuya, la femme, nous a appris des recettes typiques, comme les raviolis au mouton. Nous l'aidions à cuisiner un peu chaque jour, en essayant de communiquer tant bien que mal. Ni Tuya ni Arya, son mari, ne parlent anglais. Juste quelques mots clefs, et puis nous dessinions, et sommes devenues imbattables en mimes !
Les nomades ont des journées bien organisées. Chaque matin, il faut traire les vaches, allaiter les chevreaux et les agneaux au biberon (j'adore !). Chaque soir, il faut aller chercher le troupeau qui est parti dans les steppes. Hongkor, "l'homme à tout faire", m'apprend les mots pour les guider. Me voilà partie, un bâton à la main, dans les steppes pour ramener le troupeau à la yourte. Incroyable, la capacité qu'ont ces mots à les diriger ! Je me suis sentie l'âme mongole, perdue quelque part dans l'Est de la Mongolie.
Nous les avons aidés à compter leur troupeau car ils avaient besoin de bras pour cette opération. Il a fallu les enfermer dans l'enclos, puis entrouvrir la porte, les faire sortir un par un, pour les compter. Arya nous a annoncé 780 têtes, chèvres et moutons confondus !
Les nomades, même s'ils ont aujourd'hui une moto pour la plupart, utilisent toujours les chevaux semi-sauvages. Ces chevaux vivent en troupeaux, libres dans les steppes, et les nomades en attrapent un chaque matin pour les tâches de la journée, qu'ils relâchent le soir. Et le lendemain, ça recommence.
J'ai vraiment aimé cette expérience, elle m'a touchée au plus profond de moi. Le jour du départ, nous avons tous pleuré ! Je leur ai d'ailleurs promis qu'un jour, je reviendrai, et je compte bien le faire.