
Parmi les pays d’Afrique, la Namibie présente plusieurs particularités : il s’agit d’un pays très jeune, né en 1990, sa densité de population est faible, la plus faible d’Afrique : 2,6 habitants par km carré, et une large partie de son territoire est désertique : ses terres cultivables sont en conséquence très limitées…
La longue dépendance coloniale de la Namibie semble anachronique, à l’échelle du continent : exploré par les Allemands et les Anglais au XIXe siècle, colonisé par les Allemands entre 1884 et 1915, sous domination de l’Afrique du Sud jusqu’aux années 1980, le « Sud-Ouest africain » présente en conséquence un important héritage colonial, qui marque aussi bien l’architecture urbaine, la langue et la culture que l’économie du territoire.
Mais en accédant à l’indépendance, la nouvelle Namibie a donné des leçons de démocratie à de nombreux pays d’Afrique, permettant même à ce titre à Hifikepunye Pohamba, qui fut président de 2005 à 2015 après avoir été ministre à plusieurs reprises, d’obtenir le prix Mo-Ibrahim qui récompense un leadership d’excellence en Afrique. Il faut dire que Pohamba a servi avec intelligence son pays durant deux mandats, avant de s’effacer au profit du nouveau candidat du SWAPO (le parti indépendantiste, au pouvoir depuis 1990), l’actuel président Hage Geingob.
La vie parlementaire et politique namibienne semble particulièrement constructive. En débat ces derniers temps : la place de l’héritage colonial, la place des femmes dans la politique : 42 % des députés sont des femmes, mais elles sont encore peu expérimentées, la place des femmes dans la société et dans l’économie, le partage des terres et des richesses, l’autonomie économique d’un pays encore dans ce domaine dépendant de son voisin méridional…
Forte d’un territoire aux paysages magnifiques et à la faune d’une richesse rare, favorables au tourisme, notamment au tourisme de standing, la Namibie demeure toutefois un pays de contrastes. Sa capitale, Windhoek, concentre une large partie de la population urbaine du pays et présente au visiteur un visage relativement moderne. Plusieurs villes balnéaires, très tournées vers le tourisme, semblent demeurées à l’époque coloniale tant par leur architecture que par leur population et leur culture. À l’opposé, plusieurs groupes ethniques, comme les Bochimans ou les Himbas, longtemps confinés dans des bantoustans au nord du pays, conservent leur mode de vie et leurs traditions.
Si bien que le fossé entre les différentes communautés reste important. Les Ovambos dominent la vie politique, tandis que les descendants de colons bénéficient encore largement des potentialités économiques du pays, notamment en termes touristiques. Ce dernier secteur, quant à lui, continue à prospérer, comme vous le constaterez certainement : grâce à des infrastructures de transport relativement modernes et efficaces, à une offre importante d’hébergement, et à une volonté politique forte de préserver un environnement unique, le pays continue à attirer de nombreux visiteurs. A juste titre d'ailleurs !