C'est toujours déstabilisant de visiter une ville détruite et bombardée récemment (1991). Lors de mon séjour en Croatie, lorsque je suis allée à Vukovar, la ville s'était déjà bien relevée de son douloureux passé. Certes plusieurs bâtiments étaient encore fermés et portaient les marques des bombardements, mais la plupart avaient été rénovés. Cependant, c'est une volonté de la ville, de garder quelques marques visibles, pour ne pas oublier.
Tous les monuments à voir à Vukovar sont liés à la guerre, le musée, le cimetière dont on m'a mis en garde de ne pas m'éloigner du chemin car il y a encore des mines dans la campagne alentour, mais c'est l'hôpital surtout qui m'a marqué, le lieu où une partie de la population a été massacrée par les Serbes lors de la prise de la ville. Triste et émouvant.
Et si vous êtes arrivé si loin, restez un peu découvrir les environs de Vukovar notamment Ilok et Dakovo.
Vukovar était sous Tito, la deuxième ville la plus développée de Yougoslavie, dur d’y croire lorsqu’on se rend aujourd’hui à Vukovar et que les seules choses que l’on est amené à voir sont des ruines de bâtiments, des impacts de balles et de mortiers sur la moindre des façades de la ville. Symbole de l’incroyable destruction qu’a connu la ville, son château d’eau fantomatique, troué comme un fromage suisse trône sur la petite ville au bord du Danube.
J’y ai passé presque trois semaines et Vukovar est une ville que l’on n’oublie pas. La ville est toujours marquée par une forte division entre les Croates et la minorité serbe avec une grande majorité des commerces de la ville compartimentés. Outre des tours en rapport avec la guerre, pas grand-chose à voir à Vukovar même si la ville peut représenter unebase arrière pour explorer la région vinicole d’Ilok, le parc national de Kopacki Rit ou le site archéologique de Vucedol.