Soumise aux invasions durant la première moitié de notre ère, l'Angleterre devient durant la seconde une puissance coloniale belliqueuse et impérialiste et en s'alliant à l'Ecosse et au Pays de Galles, une puissance industrielle, puis une puissance financière au tournant du XXIe siècle. Voici les éléments les plus marquants, intéressants à connaître avant d'entamer un voyage en Angleterre.
Avant l’invasion romaine au début de notre ère, l’Angleterre pratiquait déjà des échanges importants avec le continent, et été peuplée par les Celtes et les Bretons. De 55 avant JC à 43 après JC, les Romains envahissent et conquièrent non sans mal l’Angleterre. En 122, l’empereur Hadrien fait bâtir le mur visant à endiguer les attaques des peuples du nord insoumis, et qui marquera la frontière entre l’Angleterre et l’Ecosse.
Au IVe siècle, le christianisme devient la religion d’état à Rome et se répand en Angleterre. Un siècle plus tard, submergés par les invasions étrangères, les Romains abandonnent l’île. S’ensuit une seconde vague d’invasion, cette fois-ci germanique avec les Anglo-saxons, qui lui donnent son nom actuel. L’île est divisée en royaumes jusqu’aux invasions vikings au IXe siècle, qui poussent les rois à s’unir, et à remettre sur le trône la dynastie saxonne. En 1066, Guillaume de Normandie revendique le trône d’Angleterre et défait son opposant Harold durant la bataille d’Hastings, racontée par la Tapisserie de Bayeux. Une minorité aristocratique normande s’empare alors du pays et le réorganise sur le modèle féodal.
Malgré l’instabilité politique, l’Angleterre du XIIe siècle affirme sa puissance et entame son expansion territoriale. C’est d’abord le Pays de Galles qui est annexé en 1284, puis l’Ecosse en 1291. En 1337 commence la guerre de Cent Ans, portée par Edouard III, qui revendique la couronne de France. Les Anglais conquièrent tout le sud-ouest de la France et Calais, mais l’instabilité politique, la Peste Noire et la révolte des paysans limitent leur avancée.
Grâce à la victoire d’Azincourt, Henri V s’empare de la couronne de France, mais doit bientôt avouer sa défaite face à Charles VII qui reprend le pouvoir sur le pays. Deux ans après la fin de la guerre, l’Angleterre est à nouveau agitée par une guerre civile qui voit s’affronter durant 30 ans les Lancaster et la famille d’York, et sera connue sous le nom de Guerre des Deux-Roses. A son issue, Henri VII prend le pouvoir et fonde la dynastie des Tudors.
Au XVIe siècle, l’Angleterre se dote d’une flotte navale et se renforce grâce à l’union avec le Pays de Galles. Henri VIII, à sa tête, fonde l’église d’Angleterre, le pape ayant refusé de reconnaître son divorce. Le règne d’Elizabeth Ie est ensuite marqué par le développement des arts et l’affirmation de la puissance navale de l’Angleterre. Après l’épisode absolutiste de la dictature d’Oliver Cromwell, la monarchie est restaurée en 1658, l’empire anglais s’étend en Jamaïque, en Amérique du Nord et en Afrique, tout comme le pouvoir des financiers qui s’enrichissent grâce à l’esclavage.
En 1707, l’Ecosse et l’Angleterre s’allient par l’Acte d’Union, et forment désormais la Grande-Bretagne, mettant fin aux guerres qui avaient entraîné des famines. Un siècle plus tard le Royaume Uni naitra de l’union avec l’Irlande. C’est le début de la révolution industrielle qui fait de l’Angleterre une puissance commerciale redoutable. Les rivalités avec la France sont toujours sources de conflit en Europe, avec les guerres napoléoniennes, et dans les colonies africaines et américaines.
Le XXIe siècle marque une période de grands changements pour l’Angleterre, avec la perte progressive de ses colonies, l’indépendance de l’Irlande, les deux guerres mondiales et la Grande Dépression, qui marque le début d’un déclin industriel qui sera parachevé en 1979 par Margaret Thatcher, dont le mandat est marqué par la répression des luttes sociales et l’émancipation de l’Irlande du Nord. L’Angleterre se tourne alors vers une économie de services et la finance, ce qui lui vaudra d’être durement touchée par les crises économiques récentes. En 1973, le Royaume-Uni adhère à la CEE mais conserve encore aujourd’hui une position eurosceptique.