Une population encore largement rurale
Lorsque le visiteur arpente les collines au nord de Pékin, il se rend vite compte à quel point la Chine est rurale. Difficile à croire lorsqu’on se promène dans les mégalopoles, mais les habitants des campagnes conservent un attrait particulier pour les modes de vie ancestraux, comme le travail de la terre ou la croyance dans l’animisme.
Face à la modernité des villes, on ne croirait pas qu’ils sont encore 60% à vivre et travailler à la campagne, soit près de 745 millions de personnes. Ce n’est pas rien ! Il faut dire que le pays est traditionnellement prospère sur le plan de l’agriculture. Dans les régions au sol très fertile, la Chine a développé des cultures denses qui ont retenu la population rurale.
Cependant, certains villageois partent travailler à la ville, prêtent leurs services dans les chantiers des bâtiments ou dans divers travaux citadins mais ils retournent toujours sur leur lieu d’origine le temps des vacances ou lorsqu’ils ne sont plus suffisamment en forme pour travailler.
Si vous voyagez en Chine à l’époque du Nouvel An, vous serez surpris par les nuées de travailleurs aux abords des gares ferroviaires qui attendent patiemment le prochain départ. Un phénomène qui reste bien en place encore de nos jours.
La politique de l‘enfant unique, toujours et encore
Le nombre d’habitants en Chine ne cesse d’augmenter. Pourtant, il a été ralenti avec la politique de l’enfant unique lancée par Deng Xiaoping dans les années 70. Dès le départ, le dirigeant a souhaité que la population maîtrise ses naissances. La démographie qui montait de façon fulgurante lui faisait incroyablement peur. Comment nourrir les milliards de Chinois qui allaient naître ? Il fallait limiter le nombre d’enfants pour permettre d’allouer les maigres ressources de l’Etat à la croissance économique.
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Enfant unique chinois @flickr cc EpSos.de
Ainsi, la réglementation a limité le nombre d’enfant par couple à 1. Une politique très contestée. Toujours en vigueur aujourd’hui, elle s’est plus ou moins assouplie en 2013. Mais gare à ceux qui la contournent ! L’amende est lourde. Récemment, le cinéaste Zhang Yimou, réalisateur d’«Epouses et concubines», a été condamné à payer le modeste montant de 840.000 euros. Il avait caché son deuxième enfant pendant plusieurs dizaines d’années, déménageant régulièrement d’une ville à l’autre.
Lors de mon premier voyage en Chine, j’ai été frappée de constater à quel point il y avait peu d’enfants, et aucune fratrie ! Si vous avez l’occasion de discuter avec des Chinois de 20 ou 30 ans, inutile de leur demander s’ils ont des frères et soeurs. Ils trouveront même la question surprenante !
