Evaneos et Roland Berger dévoilent le premier Index du Surtourisme pour mieux mesurer et lutter contre le phénomène
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Pour dépasser les perceptions du phénomène de surtourisme et objectiver le débat, Evaneos et le cabinet de conseil Roland Berger ont conçu le premier Index du surtourisme. Construit à partir de données externes recueillies auprès d’un échantillon de 70 destinations touristiques parmi les 100 principales dans le monde, cet index a été pensé comme un outil d’aide à la décision pour les acteurs du tourisme.
Prenant acte des résultats de cet Index, la plateforme arrêtera dès 2025 la vente de voyages, en été, dans deux destinations parmi les plus exposées : Mykonos et Santorin.
Le surtourisme est aujourd'hui l’un des enjeux majeurs auquel le secteur fait face. De quoi s'agit-il ? Définit par une croissance excessive du nombre de visiteurs sur un territoire donné, le surtourisme a des effets indéniables - des espaces naturels endommagés, un temps d’attente interminable pour visiter des sites historiques, une qualité de vie dégradée pour les populations locales, une expérience voyageur détériorée, mais qui sont difficilement mesurables. Dépasser les impressions et permettre une approche objective, telle est l'ambition du premier Index du surtourisme élaboré par Evaneos et le cabinet de conseil Roland Berger. Cet index propose des typologies de surtourisme en s'appuyant sur l’analyse d’un échantillon de 70 destinations parmi les 100 principales en termes d’affluence.
Pour mesurer leur degré d’exposition au surtourisme, chaque destination est notée de 1 à 5 en croisant quatre critères objectifs : la densité de touristes par habitant, la densité de touristes par Km2, la saisonnalité, ainsi que la maturité du pays hôte en matière de durabilité. Ce dernier critère d’évaluation prend en compte l’impact social du tourisme, l’état des infrastructures d’accueil ou encore le développement des transports…
Premier enseignement : il n’existe pas un mais des “surtourismes”. En effet, au-delà d'une classification des destinations, l’Index du surtourisme Evaneos et Roland Berger établit une nouvelle grille de lecture avec une organisation par type de de surexposition. L’objectif : identifier les solutions les plus adaptées à chaque situation.
“Pour chaque typologie de surtourisme, il faut apporter une réponse adaptée. On ne gère pas un afflux de touristes de la même manière dans une grande capitale européenne ou dans une station balnéaire en été. Loin de pointer du doigt certaines destinations les plus touchées, il s’agit avec cet indice de pouvoir réfléchir aux solutions les plus adaptées et les mettre en place” commente Aurélie Sandler, Co-CEO d’Evaneos.
Des solutions adaptées à chaque typologie de surtourisme
Parmi les destinations étudiées, l'impact du surtourisme varie selon 3 grands types d’exposition. Ainsi, le surtourisme balnéaire, la surfréquentation estivale desgrandes destinations européennes, la surconcentration urbaine sont les trois catégories à risque identifiées par l’index. A cela s'ajoutent les destinations “à surveiller” qui nécessitent la mise en place d’actions préventives et celles qui sont encore préservées du tourisme de masse.
Le surtourisme balnéaire
Le tourisme balnéaire est la catégorie de destinations la plus exposée avec un indice moyen de 4 sur une échelle de 5. En cause, un taux particulièrement élevé d'arrivée de touristes (3,2 à 9.9 touristes pour 1 habitant) sur des territoires d’accueil relativement restreints (1600 à 8000 touristes par Km2) et fragiles. Parmi les pays concernés on trouve Chypre (4,4), Maurice (4,2), la Grèce (4), la Croatie (3,8). Des destinations qui sont d’autant plus vulnérables que 25% en moyenne de leur PIB dépend du tourisme.
Ces destinations balnéaires fortement exposées, où la grande majorité des flux se trouvent en bord de mer, nécessitent la mise en place de mesures urgentes et contraignantes. La première réponse est de réguler la capacité de ces zones, avec par exemplel’instauration de quotas afin de préserver les sites les plus fréquentés. Il faut également répartir les flux sur l’année, en promouvant ces destinations en hors-saison. L’objectif n’est pas de réduire l’activité, mais de permettre un meilleur étalement de la fréquentation tout au long de l'année.
La surfréquentation estivale des grandes destinations européennes
Si les grandes destinations européennes sont capables d’accueillir une forte densité de touristes, elles connaissent un afflux particulièrement important durant la saison estivale, sur une grande partie de leur territoire : jusqu’à 43% des arrivées sont concentrées sur le troisième trimestre. Avec un indice de 3,5/5 en moyenne, l’Espagne (3,6), l’Italie (3,6) et le Portugal (3,6), suivies de près par la France (3,3) sont les destinations les plus exposées durant juin, juillet et août.
Moins dépendantes économiquement du tourisme (9% en moyenne du PIB) que les zones balnéaires, ces destinationsdemandent en premier lieu à mettre en place des mesures pour désaisonnaliser les arrivées et ainsi promouvoir ces destinations au printemps ou en automne pour organiser une meilleure répartition des touristes dans le temps. Cela passe par une sensibilisation des voyageurs et une mobilisation des acteurs du tourisme pour proposer des offres cohérentes avec la pression saisonnière. Il est tout à fait possible de visiter l'Italie ou la France au mois d’avril ou en septembre pour bénéficier d’une météo plus clémente et d’un voyage plus confortable avec une tension touristique moins forte.
La surconcentration urbaine
Le tourisme urbain, qui concerne notamment des grandes capitales européennes, nécessite la mise en place de mesures pour désengorger les villes et faire rayonner les retombées économiques du tourisme aux régions périphériques. Bien que ces destinations détiennent une maturité en termes de durabilité et une faible dépendance économique au tourisme (5% en moyenne), les capitales et villes concentrent jusqu’à 37% des arrivées sur le troisième trimestre. Elles atteignent en moyenne un score de 2,6/5. Dans le top 3 : le Danemark (Copenhague) avec une note de 3,8 est en tête, suivi des Pays-Bas (Amsterdam) à 3,7 et de l’Irlande (Dublin) à 3,4.
Ces destinations ont tout intérêt à déconcentrer les arrivées touristiques pour soulager les villes au profit des territoires. Aux Pays-Bas par exemple, Rotterdam est désormais davantage mise en avant, réduisant l’intensité touristique d’Amsterdam. Autre solution : inciter les voyageurs à partir plus longtemps et leur laisser l’opportunité de s’aventurer au-delà des zones les plus fréquentées. C’est dans cet objectif qu’Evaneos a mis fin, depuis janvier, à la vente de voyages type “city breaks” en avion de moins de 5 jours.
Les destinations “à surveiller”
Concernant les destinations “à surveiller”, l’enjeu est d’anticiper et de mettre en place des mesures de prévention. Avec une moyenne générale de 3/5, ces destinations disposent d’une concentration touristique équilibrée sur l’année (entre 24-28%). Toutefois, de plus en plus prisées des touristes, elles nécessitent une anticipation de la gestion de la densité, tant au KM2 (de 54 à 240 par Km2) qu’au regard du nombre d’habitants (0,8 touriste par habitant). Avec une part du PIB d’une moyenne de 9%, ces destinations arrivent à un tournant. En tête, le Maroc (3,1), le Vietnam (3), l’Egypte (2,7) ou encore l’Islande (2,9). Cette dernière est d’ailleurs particulièrement vulnérable avec une densité touristique de 5.2 habitants par habitant.
Le rôle des acteurs du tourisme est ainsi de rester attentifs à la capacité d’accueil et aux possibles mesures pour préserver les sites. Il s’agit d’anticiper et d’accompagner au mieux le développement des infrastructures dans les pays hôtes pour préserver l’authenticité, tout en engageant un travail pédagogique auprès des voyageurs avec des offres ciblées et limitées.
Les destinations préservées
Il s’agit des destinations qui disposent non seulement d’un large territoire et donc d’une répartition équilibrée des arrivées touristiques que ce soit par KM2 (16 à 80/km2) ou par habitant (de 0,3 à 1/habitant). Avec une saisonnalité comprise entre 24-28% tout au long de l’année et un indice moyen de 2,5/5, ces destinations sont aujourd’hui préservées du surtourisme. Les pays concernés sont par exemple le Canada (2,3), les Etat-Unis (1,7), l’Australie (1,5), la Tanzanie (1,8).
Evaneos annonce la fin de son offre de voyages à Santorin et Mykonos, en période estivale, à partir de 2025, jusqu’à nouvel ordre.
Avec une note de 4.2/5, la Grèce est identifiée comme une destination particulièrement exposée au surtourisme en été. À ce constat objectif s'ajoute une situation devenue invivable à Mykonos et Santorin : l'afflux massif de touristes attise la colère des populations locales et impacte leur qualité de vie. Les conséquences sont multiples : inflation des prix, rues bondées, difficultés d’approvisionnement en eau … et détériorent l’expérience des voyageurs.
Prenant acte de ces résultats, Evaneos a décidé d’agir. Alors que la Grèce est l’une des destinations les plus vendues sur la plateforme, à partir de janvier 2025 et jusqu’à nouvel ordre, Evaneos ne proposera plus Mykonos et Santorin sur la période estivale. Une choix fait concertation avec les agences locales Evaneos, qui constatent au quotidien une pression particulièrement importante sur les écosystèmes naturels et la ressource en eau sur les mois de juillet et d’août. Cette solution est un moyen de mieux répartir les flux touristiques sur ces îles, en étalant la durée de séjours sur juin et septembre.
“La création de l’index du surtourisme nous a confortés dans notre volonté d’aller plus loin au sein de certaines destinations, qui n’arrivent plus à faire face au surtourisme. La vocation de notre modèle est à la fois de proposer une alternative, basée sur un tourisme durable et une expérience authentique. Or, le tourisme à Mykonos et Santorin ne répond à aucun de ces critères durant la période estivale. ” souligne Aurélie Sandler, co-CEO Evaneos.
Une décision prise en accord avec les agences locales partenaires, qui dressent le même constat. À ce titre, un plan d’action a été élaboré pour les accompagner dans cette transition, notamment en investissant sur la promotion d’itinéraires alternatifs, tels que le Péloponnèse ou la Grèce continentale, bien moins fréquentés en été. Les Cyclades continueront à faire partie de l’offre de destinations d’Evaneos en basse-saison : d’avril à mai et de septembre à novembre. Loin de pointer du doigt ces destinations, il s’agit au contraire d’encourager et soutenir les acteurs locaux en proposant une expérience tout aussi positive pour les voyageurs. Evaneos réalisera au fil de l’eau un état des lieux de l’impact de cette mesure.
Emmanouela de Petassos Travel commente : “La décision d'Evaneos d'arrêter la vente de séjours à Mykonos et Santorin sonne comme un espoir et un signal fort contre le tourisme à outrance ! Nous appelons depuis longtemps à repenser le modèle touristique afin de ne pas tout sacrifier sur l'autel du tourisme. Nous sommes donc 100% alignés avec cette décision et nous nous engageons à faire tout notre possible pour la soutenir pleinement ! Ces deux belles îles ont perdu leur identité, elles ont perdu leur nature, leur tradition. Notre crainte est maintenant d'éviter la destruction de nos autres îles les plus connues et de protéger nos îles méconnues, pour qu'elles ne deviennent pas un autre Mykonos ou Santorin !”
Cette annonce s'inscrit dans une stratégie de lutte contre le surtourisme, mise en place par Evaneos depuis 15 ans à travers toute son offre de destinations. Le modèle d'Evaneos est conçu pour bénéficier aux acteurs locaux et offrir des expériences hors des sentiers battus : au moins 85 % des revenus bénéficient à l'économie locale et près de 60% des destinations proposées sont classées comme "préservées" et bénéficient déjà d’une promotion de la part d’Evaneos.
“En tant qu’acteur du tourisme engagé, nous sommes conscients de notre responsabilité. Nous nous devons d’impulser la transition du secteur et l’Index a été déterminant dans la prise de décision de repenser nos offres à Mykonos et Santorin. Notre ambition est non seulement de restreindre le tourisme saisonnier sur ces deux îles, mais aussi de faire de la pédagogie et d’inciter les voyageurs à privilégier des périodes moins fréquentées. Nous appelons d’autres acteurs à suivre cette voie. Le surtourisme est un phénomène global. C’est en agissant ensemble dans la même direction que nous pourrons changer durablement la donne”. conclut Laurent de Chorivit.
“En tant que cabinet de conseil de direction générale actif et engagé dans le secteur du tourisme et sur les problématiques de développement durable, Roland Berger tenait à développer avec Evaneos, acteur reconnu du tourisme à impact, cet Index du Surtourisme. L’ambition est véritablement d’en faire un outil d’aide à la décision pour les acteurs de la filière et de progressivement l’améliorer en réalisant des zooms plus locaux, voire en intégrant de nouvelles dimensions, comme la redistribution économique des revenus du tourisme.” déclare Claire Pernet, associée chez Roland Berger.
A propos d’Evaneos :
Créé en 2009, Evaneos est l’un des pionniers du tourisme à impact. Persuadé qu’il est possible de concilier envie d’ailleurs et conscience sociétale, Evaneos propose une offre alternative et éthique basée sur le “mieux voyager”. Soucieuse de réduire l’empreinte globale du voyage touristique, Spainla société s’appuie sur un modèle vertueux consistant à mettre en relation directe ses clients avec des experts locaux pour leur proposer des aventures humaines sur-mesure hors du commun. En choisissant Evaneos, les personnes à la recherche d’évasion et de sens deviennent acteurs d’un développement économique responsable et respectueux des régions visitées
*Etude Opinion Way x Evaneos - étude a réalisée auprès d’un échantillon de 1009 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview) du 24 au 25 janvier 2024.
Méthodologie :
À propos de Roland Berger :
Roland Berger est l'un des leaders mondiaux du conseil en stratégie, proposant un large éventail de services qui s’adressent à de nombreuses industries et fonctions commerciales. Roland Berger a été fondé en 1967 et son siège social est situé à Munich. Réputé pour son expertise en matière de transformation, d'innovation et d'amélioration de la performance, le cabinet s'est fixé pour objectif d'intégrer le développement durable dans tous ses projets. En 2023, le chiffre d'affaires de Roland Berger s'est élevé à plus d'un milliard d'euros.