Entre ciel et terre : Titicaca, Lipez, Salar et Potosi

Nous passons la journée au sein de la communauté de Tuni, qui nous partage ses traditions ancestrales aymaras, peuple des hauts plateaux. Nous sommes au pied de l'imposant massif du Condoriri, en pleine Cordillère. Pas besoin d'être bilingue en espagnol, quelques mots suffiront. Nous apprenons à communiquer différemment en prenant le temps d'observer davantage, de ralentir le rythme pour une immersion complète dans le quotidien des familles. D'autant plus que dans les zones rurales des Andes, on parle aymara plus qu'espagnol. Pourquoi ne pas en profiter pour apprendre quelques mots de cette langue ancestrale ? Nous nous proposons comme commis de cuisine. La spécialité ici est la huatia, où l’on creuse un trou pour cuire le plat dans la terre. Nous participons aux différentes tâches en fonction de la saison et des besoins : fabrication de matelas en paille qui seront vendus dans les environs, récolte des excréments d’animaux pour le combustible dans les maisons. La tonte des lamas est une vraie épreuve, un peu musclée, dont le premier challenge est d’immobiliser l’animal. Avec la laine filée, nous pourrons apprendre le tissage et la confection de vêtements chauds, très appréciables en montagne. Hébergement : Nuit au refuge Ecolodge Tuni (Tuni)

Nous quittons le village de Tuni et la Cordillère Royale, longeons le lac Titicaca pour nous rendre sur le site archéologique de Tiwanaku, aussi connu sous le nom de Puma Punku. Nous y découvrons des vestiges précolombiens qui comptent parmi les plus importants du continent. Inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO, Tiwanaku est reconnu comme ayant été un centre spirituel et politique extrêmement influent, notamment entre l'an 500 et 900. Après la visite de ce site fascinant, nous allons découvrir l'héritage actuel en rencontrant les enfants de Tiwanaku. La maison de la famille Nina est un peu difficile à trouver, elle n'a pas d'accès bien marqué, ses murs d'adobe semblent posés au hasard dans la vaste plaine altiplanique, avec en toile de fond les montagnes qui la séparent du lac Titicaca. Comme une très grande partie de la population de la région de Tiwanaku, les quatre sœurs de Franz sont parties vivre à El Alto où elles travaillent comme couturières, cuisinières, ou d'autres métiers. Mais depuis que Franz a lancé son projet de tourisme familial, elles passent plus de temps au village et pensent même s'y réinstaller définitivement. Car ces terres qui semblent arides ne le sont pas, et en observant le terrain on découvre les canaux et plateformes précolombiens, qui permettaient de nourrir une très grande population et qui ont permis à Tiwanaku de devenir l'un des centres urbains les plus importants du continent. L'un de ces savoir-faire ancestraux, c'est la watia, préparation du déjeuner de fête auquel nous aurons droit aujourd'hui. Les pommes de terre, fèves, et autres légumes sont enterrés avec des pierres chauffées à blanc et la viande bien sûr, recouvertes de terre, et cuisent ainsi à l'étouffée. Le résultat est savoureux. Dans l'après-midi, nous pouvons accompagner la famille Nina aux champs, et selon la saison planter des pommes de terre ou préparer le chuño (pommes de terre déshydratée). Ou encore partir à pied découvrir les infrastructures des ancêtres tiwanakotas, dont les techniques agricoles sont de plus en plus revalorisées. Mais Franz nous enseigne qu'il ne s'agit pas seulement de technologie, l'héritage de Tiwanaku est bien plus profond... Nous reprenons ensuite la route en direction de La Paz. En soirée, c'est au terminal de bus que nous nous retrouvons pour une nouvelle étape du voyage. Nous partons pour le Grand Sud bolivien. Nous prenons un bus de nuit en direction d'Uyuni. Sièges inclinables, petit en-cas, plus confortable qu'un avion et moins d'émission de CO2 !

En arrivant à Uyuni, nous prenons le petit-déjeuner puis partons pour notre traversée du Sud Lipez, région de haute altitude connue pour ses vastes étendues désertiques, ses lagunes colorées, ses déserts de sel, ses formations rocheuses et ses volcans. La journée commence avec la visite du cimetière de trains aux abords d’Uyuni : une ribambelle de locomotives rouillées, posées au milieu du désert, témoigne du glorieux passé minier de la région. Nous mettons ensuite le cap au sud et nous enfonçons dans cette région désertique où apparaissent quelques villages isolés. Nous traversons ensuite la région de Rio Grande et nous enfonçons progressivement dans ces immenses territoires. Notre première lagune : la Laguna Negra, où nous pourrons peut-être voir nos premiers flamants roses. Le véhicule 4x4 suit une piste qui s'enfonce au milieu d'impressionnantes formations rocheuses jusqu'au Canyon de l'Anaconda. Nous arrivons au village de Villamar (4022 m alt.) en fin de journée. Ouvrez l’œil : cette zone abrite beaucoup de vigognes et de nandous (cousins de l’autruche) ! Nous aurons parcouru aujourd’hui environ 190 km dans notre 4x4 privé. Hébergement : Nuit à l'auberge Las Piedritas (Villamar)

Deuxième journée dédiée au sud Lipez aujourd'hui : nous commençons avec la découverte de la Laguna Colorada (4278 m alt.). Cette lagune tient son intense coloration rouge brique de la présence de phytoplancton, très apprécié des colonies de flamants roses. Nous rejoignons ensuite les geysers Sol de Mañana (4850 m alt.), dans un cratère volcanique qui crache des effusions de vapeurs de soufre et d'eaux lourdes. Prochaine étape : les thermes de Polques. Préparez-vous à une expérience surprenante : un bain chaud dans une eau à 30°C, à près de 4200 m d'altitude, au milieu d'un désert glacé. C'est donc réchauffés que nous remontons dans les 4x4 pour longer la Laguna Salada et traverser le désert de Dali (4750 m alt.). Le fort vent qui souffle ici a forgé de surprenantes formations rocheuses qui rappellent les tableaux du maître espagnol. Nous parvenons en fin de matinée à la Laguna Blanca et la Laguna Verde (4350 m alt.), situées aux pieds des volcans Juriques et Licancabur (5704 et 5960 m alt.). Après avoir parcouru environ 170 km, nous sommes ici à l'extrême sud de la Bolivie, tout près de la frontière chilienne. Nous retournons ensuite à la Laguna Colorada (à 90 km), puis continuons plein nord sur 70 km, jusqu'au désert de Siloli (4700 m alt.), où nous passons la nuit. En chemin, nous découvrons le fameux "arbre de pierre". Hébergement : Nuit à l'hôtel Tayka del Desierto (Siloli)

Nous continuons aujourd’hui notre découverte des paysages du Sud Lipez… Cap au nord ce matin : nous longeons la frontière chilienne en empruntant la "route des joyaux" qui borde les lagunes Honda, Ch’arkota, Hedionda et Cañapa, sanctuaires de trois espèces de flamants roses. Nous nous arrêtons au mirador du volcan Ollagüe (5868 m alt.). Ce volcan toujours actif abrite l’une des mines de soufre les plus hautes du monde. Nous traversons ensuite le petit salar de Chiguana, aux pieds du volcan Tomasamil (5900 m alt.). Nous arrivons enfin au gigantesque Salar d'Uyuni, la mer de sel la plus grande de la planète. Le spectacle est époustouflant en fin de journée. Lorsque sortent les premières étoiles, on a vraiment la sensation d'être arrivés sur la lune. Nous sommes à l’extrémité nord du Salar, aux pieds du volcan Tunupa (5432 m alt.). Nous passerons la nuit au bord du Salar, dans le petit village de Tahua. Hébergement : Nuit à l'hôtel Tayka de Sal (Tahua)

Aujourd'hui, nous allons sillonner le plus grand désert de sel au monde ! L’horizon n’a plus de limites et l’immensité invite au silence. Nous nous dirigeons vers le petit village de Coqueza, situé au pied du volcan. Nous montons avec le 4x4 sur la piste caillouteuse pour profiter d'un point de vue magnifique sur le Salar. La montagne cache une grotte où sont conservées des momies, gardiennes du Thunupa. Nous redescendons et traversons l'immense étendue blanche pour atteindre l’île d’Incahuasi. Cette surprenante île d’origine volcanique, perdue en plein cœur du Salar, offre un point de vue imprenable sur le désert de sel et les volcans environnants. Elle est recouverte de stromatolithes et de cactus géants (les stromatolithes sont des colonies bactériennes fossilisées, premières traces de vie sur Terre). L’après-midi, nous continuons la traversée du Salar : cap à l’est pendant environ une heure trente (73 km) vers la ville d’Uyuni. Avant d’arriver, nous faisons un arrêt à Colchani pour visiter une exploitation de sel. Hébergement : Nuit au Tambo Aymara (Salar de Uyuni)

Nous quittons Uyuni, traversons par la piste toute la cordillère Frailes avant de rejoindre la ville impériale de Potosí dans l’après-midi. En chemin, arrêt à Pulacayo, qui fut la deuxième mine d'argent la plus importante du continent. Aujourd'hui, c'est un village pratiquement abandonné. À Pulacayo, on peut voir plusieurs locomotives d'époques, dont une qui fut attaquée par nuls autres que Butch Cassidy et Sundance Kid ! Bienvenue au far west bolivien ! Vous avez l'après-midi libre pour découvrir par vous-même Potosí, la ville impériale. Vous pouvez en profiter pour visiter le couvent Santa Teresa ou la Casa de la Moneda, le plus grand musée de Bolivie, ou simplement vous promener dans les rues de cette ville dont l'architecture coloniale témoigne des immenses richesses qu'elle a vu défiler aux XVIe et XVIIe siècles. Hébergement : Nuit à l’hôtel Colonial (Potosí)

Aujourd’hui, nous plongeons dans l’histoire minière de Potosí. Un premier arrêt au marché des mineurs, pour acheter des feuilles de coca et de l'alcool, indispensables pour les offrandes avant d’entrer à travailler dans les mines. Puis, direction les flancs du Cerro Rico, où nous rencontrons tout d’abord les épouses des mineurs. Elles réalisent la sélection des minéraux à l’extérieur de la mine, un labeur d’une dureté comparable à celui de leurs maris. Exploitées depuis plusieurs siècles, les mines sont toujours actives aujourd'hui et représentent d'ailleurs la principale activité économique de la région de Potosí. Nous rencontrons ensuite l’un des mineurs qui nous orientera à travers le dédale de tunnels, si nous voulons nous y aventurer. Une rencontre de rigueur : le “Tío”, redouté et respecté, gardien du Cerro et protecteur des mineurs. Nous nous glissons dans ces boyaux obscurs où résonne à intervalle régulier l’écho de la dynamite. Nous quittons ensuite Potosí pour rejoindre la jolie petite ville coloniale de Sucre (2810 m d'altitude). Nous perdons de l’altitude et laissons derrière nous les hauts plateaux pour descendre dans les vallées du Chuquisaca. Hébergement : Nuit à l'hôtel Villa Antigua. (Sucre)

Partons à la découverte de Sucre, joyau colonial, connu comme la ville blanche de Bolivie. C’est aussi la capitale constitutionnelle du pays. Logée au cœur d’une vallée à seulement 2 700 m d’altitude, Sucre profite d'un agréable climat invitant à la promenade. Contemplez les façades et bâtiments historiques ou déambulez dans ses parcs. Sucre compte également de nombreuses églises, que nous pourrons dénicher au détour des ruelles pavées. Réputée pour sa gastronomie et douceur de vivre, cette ville remplit le cœur de ses habitants, les Chuquisaqueños, de fierté. Le saviez-vous ? Sucre est inscrite par l’Unesco au patrimoine de l’humanité. Hébergement : Nuit à l'hôtel Villa Antigua (Sucre)

Aujourd'hui, nous explorons les alentours de Sucre : les vallées chuquisaqueñas. Direction le village de Chataquila (3550 m alt.) et sa charmante chapelle abritant la Vierge du même nom. Nous empruntons le chemin pré-inca jusqu'à Chaunaca, puis allons pique-niquer en pleine campagne. Après cette pause déjeuner, nous nous dirigeons vers le surprenant cratère de Maragua. D'origine volcanique, il complète le paysage de montagnes colorées de la Cordillera de los Frailes. Sur le chemin du retour vers Sucre, nous attend une halte au mirador de Maragua, d'où l'on pourra contempler l'ensemble du cratère. En soirée, nous prenons un bus de nuit en direction de La Paz.

Commençons la journée avec un bon petit déjeuner. Partons ensuite en visite d'El Alto, ville anarchique, chaotique, incontrôlable. Cette mégapole abrite plus d’un million d’habitants, tous venus en moins d’un demi-siècle s’entasser sur ce coin aride de l’Altiplano qui surplombe La Paz. El Alto, une ville dangereuse, sale, hostile ? Aujourd’hui, nous allons nous défaire de cette idée reçue en parcourant la ville avec l’un de ses jeunes représentants. Diego en fait partie : il nous emmène à travers les immenses ferias à ciel ouvert, en nous expliquant pourquoi ces marchés sont si dynamiques et pleins de vie. Nous arpenterons les stands des chifleras qui vendent tout le nécessaire pour les offrandes à la Pachamama. Pour Diego, El Alto, c’est le Dubaï de l’Altiplano. L’une des fiertés de la ville : les cholets, des constructions aux couleurs criardes dont les motifs sont inspirés des pyramides de Tiwanaku. La grande majorité des femmes d'El Alto s’habillent en cholita. Allons faire un tour chez les tailleurs qui leur fournissent leurs fripes, leurs châles et leurs incroyables robes, car ici tout est fait main. Nous finissons ce tour par un déjeuner dans un restaurant plutôt branché, une autre des mille facettes de cette ville bouillonnante. Hébergement : Nuit à l'hôtel Anami (La Paz)

Après un séjour si riche en partage et en émotions, il est temps de prendre la route du retour. Votre chauffeur vient vous chercher à votre hôtel et vous emmène à l’aéroport.